Comment Blake et Mortimer ont-ils entamé leurs aventures? Et où ont-ils rencontré leur ennemi juré, l'ignoble Colonel Olrik? Yves Sente et André Juillard, qui ont repris en 2000 la célèbre série de bande dessinée d'Edgar P. Jacobs, lèvent enfin le voile dans "Le Bâton de Plutarque".
Lorsque Jacobs (1904-1987) publie en 1946 "Le Secret de l'Espadon", haletant récit de fin du monde où le capitaine Blake et le professeur Mortimer, fidèles sujets de l'Empire britannique, sont confrontés aux agressions de "l'Empire Jaune", il ne donne que peu de détails sur le passé de ses héros.
"Quand on relit attentivement l'Espadon, il y a quelques bizarreries", explique le scénariste belge Yves Sente. "Par exemple, quand Blake et Mortimer et Olrik se voient pour la première fois, ils se reconnaissent. Comment est-ce possible s'ils ne se sont jamais vus auparavant? Aucune explication, nulle part Donc on s'est amusés, en plus de construire une histoire que j'espère palpitante, à répondre à toutes les questions laissées en suspens".
"On ne va pas transformer les personnages, on fait tout pour qu'ils restent eux-mêmes. Mais, petit à petit, on leur invente un passé et ils prennent plus de profondeur", précise le dessinateur français André Juillard, auteur par ailleurs des "7 vies de l'épervier".
Ils ont pu pour cela s'appuyer sur les "mini-biographies" des personnages principaux rédigées par Jacobs lui-même.
C'est en visitant par hasard, à Londres, le musée du Cabinet of War de Winston Churchill que Sente et Juillard décident de situer le début de leur nouveau récit au printemps 1944, peu avant le débarquement allié en Normandie.
- Traîtres et machines volantes -
L'élégant militaire moustachu (Blake) et le professeur barbu (Mortimer) devront empêcher de mystérieux espions --le Colonel Olrik n'est évidemment jamais loin-- d'anéantir le plan secret qui doit faire croire à l'Allemagne nazie que le débarquement aura lieu en Méditerranée.
Espions, traîtres, forces du bien contre empire du mal, machines volantes futuristes les codes et le graphisme "ligne claire" de cette série mythique de la BD franco-belge sont respectés à la lettre dans ce 23e épisode, qui parvient néanmoins à renouveler l'intérêt pour les personnages, un peu à la manière d'un bon James Bond.
La transition avec le reste des récits est parfaite, puisque l'album de 64 pages se termine 90 minutes à peine avant le début du "Secret de l'Espadon". Il devient ainsi le premier à lire si l'on veut respecter la chronologie.
"Dans Blake et Mortimer, il y a toujours eu de l'action, ça bouge", relève André Juillard, en disant avoir été "gâté" par son scénariste pour les scènes époustouflantes de combats aériens, auxquelles succèdent, reconnaît-il, "beaucoup de conversations autour d'une table", autre marque de fabrique de Jacobs.
La sortie le 5 décembre du "Bâton de Plutarque" aux Éditions Blake et Mortimer (15,95 euros) s'accompagne d'une exposition, à la Maison Autrique de Bruxelles (jusqu'au 15 février 2015), consacrée à Edgar P. Jacobs et à l'Espadon.
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