Le président russe Vladimir Poutine rencontrait samedi son homologue français François Hollande, premier dirigeant occidental à se rendre à Moscou depuis le début de la crise ukrainienne, alors que Kiev a annoncé de nouvelles négociations de paix sur l'Ukraine.
La rencontre entre les deux chefs d'Etat intervient au moment où l'homme fort du Kremlin est plus isolé que jamais sur la scène internationale, boudé par les dirigeants occidentaux qui l'accusent de mettre de l'huile sur le feu dans un conflit qui a fait plus de 4.300 morts en huit mois.
"Nous devons éviter qu'il y ait d'autres murs qui viennent (nous) séparer. A un moment, il faut être aussi capable de dépasser les obstacles et trouver les solutions", a lancé le président François Hollande, vingt-cinq ans après la chute du mur de Berlin, symbole pendant plus de vingt ans de la division de l'Europe.
"Nous devons trouver des solutions ensemble. Il y a un moment, des périodes, où il faut saisir des occasions. Nous en sommes arrivés là", a ajouté le chef de l'Etat français, aux côtés de Vladimir Poutine, dans un petit salon de l'aéroport moscovite de Vnoukovo.
Le président russe a indiqué pour sa part que "ces problèmes sont bien difficiles". "Mais je crois que nos discussions ont des résultats positifs. Votre visite d'aujourd'hui, quoi qu'elle soit assez courte, est une vraie visite de travail, (et) va donner aussi des résultats et des avancées", a-t-il ajouté.
La rencontre entre MM. Poutine et Hollande a lieu sur initiative française, qui en a soumis le principe vendredi soir à la partie russe.
C'est la première fois depuis le début de la crise ukrainienne que se rend à Moscou un dirigeant occidental, dont le pays prend part aux sanctions décrétées contre Moscou, accusée par les Occidentaux, dont la France, de soutenir les rebelles séparatistes dans l'est de l'Ukraine.
Le dirigeant français avait appelé vendredi lors de sa visite officielle au Kazakhstan à la "désescalade" au lendemain d'un discours du président russe aux accents anti-occidentaux. Vladimir Poutine avait notamment pointé la responsabilité des Occidentaux dans cette crise.
- Négociations mardi sur l'Ukraine -
Avant d'arriver à Moscou, François Hollande s'était entretenu avec le président ukrainien Petro Porochenko et avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Le chef de l'Etat ukrainien a annoncé un "accord de principe" pour des négociations de paix sur l'Ukraine mardi à Minsk. La précédente réunion dans la capitale bélarusse début septembre s'était déroulée avec la participation de dirigeants rebelles, de représentants russes et de responsables de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Elle avait abouti le 5 septembre à un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine, même s'il avait été de moins en moins respecté au bout de quelques semaines jusqu'à devenir inexistant.
Mardi, en parallèle des négociations à Minsk, un cessez-le-feu doit être entériné par les séparatistes et Kiev qui ont annoncé jeudi à la surprise générale un accord sur l'arrêt total des tirs dans l'Est.
Mais cette annonce, qui n'est pas la première, était à prendre avec prudence et s'est accompagnée d'un regain d'intensité des combats, qui ont fait au cours des dernières 48 heures six morts et 20 blessés parmi les soldats ukrainiens selon les autorités militaires ukrainiennes.
Certains médias ukrainiens affirment que de nombreux hommes des "troupes d'élite russes" ont été tués dans les combats autour de l'aéroport et que la nécessité de récupérer les corps avait été la raison de cette courte trêve.
A Donetsk, épicentre des combats, le calme régnait samedi matin, selon des journalistes de l'AFP sur place.
- Problème épineux du Mistral -
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