Le président François Hollande rencontrera samedi après-midi son homologue russe Vladimir Poutine pour s'entretenir de la crise ukrainienne, en un tête-à-tête impromptu au cours d'une escale dans la capitale russe, a annoncé l'Elysée.
Cette rencontre intervient alors que le chef de l'Etat français avait appelé vendredi à une "désescalade" dans le conflit ukrainien, au lendemain d'un discours virulent du président russe Vladimir Poutine pointant la responsabilité des Occidentaux dans ce conflit.
François Hollande avait lancé cet appel depuis Almaty, la capitale du Kazakhstan où il entamait une visite officielle de 48 heures.
Organisée à la demande de la présidence française qui en a proposé le principe vendredi soir à la partie russe, la rencontre se tiendra à l'aéroport de Moscou, a indiqué la présidence française. François Hollande sera rejoint à Moscou par son conseiller diplomatique Jacques Audibert, venu de Paris.
Les chefs d'Etat évoqueront bien entendu la question de la livraison de deux navires de guerre Mistral à la Russie, que François Hollande a dit vouloir reporter jusqu'au règlement politique de la crise ukrainienne, alors que les Russes exigent que la France "remplisse ses obligations".
Vendredi à Almaty, François Hollande, évoquant à demi-mot cette affaire, avait parlé de "décisions qui permettent d'être écouté, sans faiblesse" et de "positions fermes".
Ce tête-à-tête intervient à un moment clef dans la crise ukrainienne alors que les combats entre forces loyalistes et prorusses ont redoublé d'intensité en Ukraine à quelques jours de l'entrée en vigueur d'une trêve visant à mettre fin à huit mois de conflit meurtrier. Six soldats ukrainiens ont encore été tués en 24 heures dans l'Est séparatiste.
La dernière rencontre en tête-à-tête entre Vladimir Poutine et François Hollande remontait au 15 novembre, en marge du sommet du G20 de Brisbane (Australie).
"La tension, la pression ne sont jamais des solutions", avait souligné vendredi le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue kazakh Noursoultan Nazarbaïev, plaidant pour une "désescalade" d'abord "verbale" puis "dans les mouvements" militaires en Ukraine.
"Je n'ai jamais cessé de chercher le dialogue", avait-il fait valoir, la France étant selon lui "dans une position qui lui permet de parler aux uns et aux autres" et d'avoir leur "confiance".
En expert de la relation avec Moscou, le président kazakh, au pouvoir depuis la proclamation d'indépendance de cette ex-République soviétique en 1991, a estimé inopportun de "mettre en colère la Russie" et plaidé en faveur d'un "compromis pour sortir de cette impasse".
Certes, "tous les droits internationaux ont été bafoués" par Moscou en Ukraine, a-t-il reconnu, mais les "ultimatums" ne sont pas "la meilleure solution". Et si "ce qui s'est passé en Ukraine est tout à fait inacceptable, je ne pense pas qu'il faudrait revenir à la Guerre froide", a-t-il enchaîné.
M. Nazabaïev souhaite même que l'on "mette fin aux sanctions" internationales contre Moscou. Explication d'un diplomate occidental: "Les sanctions qui frappent la Russie frappent aussi le Kazakhstan" dont l'économie est toujours très liée à celle de son puissant voisin.
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