Un Suisse enlevé en 2012 dans le sud des Philippines et détenu par le groupe islamiste Abou Sayyaf a retrouvé la liberté samedi à la suite d'un affrontement armé entre des soldats philippins et les rebelles, a annoncé un porte-parole militaire.
Lorenzo Vinciguerra, un ornithologue amateur suisse capturé en février 2012, a échappé aux rebelles d'Abou Sayyaf pendant ces combats survenus sur l'île de Jolo et a ensuite été recueilli par les soldats, a déclaré à l'AFP le porte-parole national de l'armée philippine, le colonel Restituto Padilla.
"Il a eu la possibilité de s'échapper à cause des échanges de tirs de nos troupes" avec les rebelles, a indiqué le colonel Padilla.
L'ambassadeur de Suisse aux Philippines, Ivo Sieber, a confirmé à l'AFP que M. Vinciguerra était libre. Le diplomate a précisé que l'ancien otage se trouvait à présent dans un hôpital militaire après avoir reçu au cours de son évasion des blessures ne mettant pas sa vie en danger.
Selon le colonel Padilla, les soldats philippins, agissant sur renseignement, avaient repéré les rebelles dans une zone de jungle épaisse, près de Patikul, une ville de l'île de Jolo, un bastion des rebelles d'Abou Sayyaf.
"Ca se passait dans la jungle, dans l'obscurité. J'avais donné l'ordre aux soldats de ne pas tirer à l'aveugle. Mais on les a trouvés", a dit le responsable militaire à l'AFP.
L'armée a indiqué qu'un Néerlandais, Ewold Horn, qui avait été capturé en même temps que M. Vinciguerra, n'avait pas pu s'échapper et les autorités estimaient qu'il était toujours captif. L'ex-otage suisse a expliqué, selon l'armée, que M. Horn n'avait pu courir à cause d'une douleur au dos.
MM. Vinciguerra et Horn effectuaient ensemble en février 2012 une expédition pour photographier des oiseaux rares sur l'archipel isolé de Tawi-Tawi, près de l'île de Jolo, dans le sud des Philippines, lorsqu'ils avaient été enlevés par des hommes armés inconnus puis livrés au groupe Abou Sayyaf.
Au moment de leur enlèvement, M. Vinciguerra avait 47 ans et M. Horn 52 ans.
Le groupe Abou Sayyaf est considéré comme responsable des plus graves actions terroristes de l'histoire des Philippines. Il est notamment accusé d'un attentat contre un ferry à Manille qui avait fait plus de 100 morts et il a effectué de nombreux enlèvements d'étrangers qu'il échange habituellement contre d'énormes rançons.
Il est classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis, qui fournissent assistance et entraînement à l'armée philippine pour l'aider à traquer ces rebelles.
De nombreux gouvernements étrangers déconseillent à leurs citoyens de se rendre dans les îles de l'archipel de Tawi-Tawi et dans d'autres îles des Philippines méridionales, considérées comme des bastions d'Abou Sayyaf et d'autres groupes islamistes.
En juillet, un des leaders du groupe islamiste était apparu dans une vidéo dans laquelle il faisait allégeance au groupe Etat islamique combattu par une coalition internationale en Irak et en Syrie.
Le gouvernement philippin considère toutefois Abou Sayyaf comme un groupe criminel - et non idéologique - surtout impliqué dans les enlèvements afin d'obtenir de fortes rançons.
Abou Sayyaf a libéré en octobre dernier deux Allemands qu'il détenait depuis six mois. Les autorités allemandes et philippines ont refusé de dire si une rançon avait été versée en échange de leur libération.
Mais le groupe islamiste a ensuite mis en ligne sur Facebook une vidéo montrant une grande quantité d'argent censée être les 250 millions de pesos philippins (5,7 millions de dollars) qu'il avait exigé en échange de la libération des deux Allemands.
Selon l'armée, les militants d'Abou Sayyaf sont tombés de quelques milliers à environ 400 ces dernières années et nombre de ses leaders ont été tués ou capturés.
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