Le 8 mai 2002, à Karachi, une voiture piégée fait exploser un bus de la Direction française des constructions navales (DCN). Bilan : quinze mort, dont onze Français. Ils travaillaient à la construction d'un sous-marin pakistanais.
En juin 2009, le juge français annonce que l'enquête est sur la piste d'un différend franco-pakistanais lié à l'arrêt, en 1995, du versement de commissions par la France en marge du contrat des sous-marins. Cet arrêt aurait été décidé par Jacques Chirac, pour priver Edouard Balladur d'un financement occulte. C'est une fable, tranche Nicolas Sarkozy, ministre des Finances à l'époque des contrats.
Mais cinq jours après, Charles Millon, qui, lui, était ministre de la Défense, confirme avoir fait cesser en 1995 à la demande du président Chirac le versement de commissions pouvant donner lieu à des rétro-commissions : c'est-à-dire au retour (occulte) en France d'une partie de l'argent versé aux Pakistanais.
En avril 2010, la presse parisienne affirme que des commissions occultes ont été perçues en 1995 par deux intermédiaires imposés par Balladur. Celui-ci oppose un démenti formel...
Le 14 septembre 2010, une enquête pour entrave à la justice et faux témoignages est confiée au juge van Ruymbeke. Interrogé à Lisbonne, Nicolas Sarkozy répond : Nous sommes décidés à ce que tous les documents demandés soient communiqués en temps et en heure. Jusqu'ici, les gouvernants avaient affirmé que tous ces documents étaient déjà entre les mains de la justice. La déclaration du président de la République a donc semé la perplexité chez les enquêteurs, et l'émotion chez les familles des victimes de 2002.
Imbroglio total
L'imbroglio est total. Dominique de Villepin, violemment accusateur la semaine dernière à la télévision, revient en arrière depuis le 21 novembre. Il avait pourtant été formel... Le 22 novembre, l'ex-cadre supérieur de l'armement Michel Mazens, témoin-clé dans cette affaire, confirme l'existence de rétro-commissions mais dit qu'elles sont sans lien avec l'attentat de 2002 qui a eu lieu longtemps après... C'est pourtant Mazens qui avait accrédité l'idée d'un lien, en déclarant au juge van Ruymbeke, la semaine dernière, qu'il avait été chargé en 1995 d'interrompre le versement de commissions, mais que Dominique Castellan lors l'un des patrons de la DCN lui avait objecté que cette interruption des versements allait faire courir des risques au personnel français à Karachi ! Mazens corrige aujourd'hui : J'ai senti Dominique Castellan soucieux, mais pas au point de craindre un acte criminel, ça ne se situait pas sur ce plan-là. Les parties civiles crient à l'omertà. Selon elles, on veut couvrir Chirac, qu'elles accusent d'avoir attiré l'attentat en arrêtant les commissions.
En juin 2009, le juge français annonce que l'enquête est sur la piste d'un différend franco-pakistanais lié à l'arrêt, en 1995, du versement de commissions par la France en marge du contrat des sous-marins. Cet arrêt aurait été décidé par Jacques Chirac, pour priver Edouard Balladur d'un financement occulte. C'est une fable, tranche Nicolas Sarkozy, ministre des Finances à l'époque des contrats.
Mais cinq jours après, Charles Millon, qui, lui, était ministre de la Défense, confirme avoir fait cesser en 1995 à la demande du président Chirac le versement de commissions pouvant donner lieu à des rétro-commissions : c'est-à-dire au retour (occulte) en France d'une partie de l'argent versé aux Pakistanais.
En avril 2010, la presse parisienne affirme que des commissions occultes ont été perçues en 1995 par deux intermédiaires imposés par Balladur. Celui-ci oppose un démenti formel...
Le 14 septembre 2010, une enquête pour entrave à la justice et faux témoignages est confiée au juge van Ruymbeke. Interrogé à Lisbonne, Nicolas Sarkozy répond : Nous sommes décidés à ce que tous les documents demandés soient communiqués en temps et en heure. Jusqu'ici, les gouvernants avaient affirmé que tous ces documents étaient déjà entre les mains de la justice. La déclaration du président de la République a donc semé la perplexité chez les enquêteurs, et l'émotion chez les familles des victimes de 2002.
Imbroglio total
L'imbroglio est total. Dominique de Villepin, violemment accusateur la semaine dernière à la télévision, revient en arrière depuis le 21 novembre. Il avait pourtant été formel... Le 22 novembre, l'ex-cadre supérieur de l'armement Michel Mazens, témoin-clé dans cette affaire, confirme l'existence de rétro-commissions mais dit qu'elles sont sans lien avec l'attentat de 2002 qui a eu lieu longtemps après... C'est pourtant Mazens qui avait accrédité l'idée d'un lien, en déclarant au juge van Ruymbeke, la semaine dernière, qu'il avait été chargé en 1995 d'interrompre le versement de commissions, mais que Dominique Castellan lors l'un des patrons de la DCN lui avait objecté que cette interruption des versements allait faire courir des risques au personnel français à Karachi ! Mazens corrige aujourd'hui : J'ai senti Dominique Castellan soucieux, mais pas au point de craindre un acte criminel, ça ne se situait pas sur ce plan-là. Les parties civiles crient à l'omertà. Selon elles, on veut couvrir Chirac, qu'elles accusent d'avoir attiré l'attentat en arrêtant les commissions.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.