A Ferguson, New York et Cleveland, les violences policières sont montrées du doigt, ravivant les tensions raciales aux Etats-Unis, où les manifestations dénonçant ces abus sont devenues quotidiennes.
La police de Cleveland (Ohio, nord), où un enfant noir a été abattu par un policier en novembre, a fait un usage "excessif" de la force par le passé, a affirmé jeudi le ministre américain de la Justice, Eric Holder, lui-même noir, en présentant les conclusions d'une enquête ouverte en mars 2013.
M. Holder s'est rendu sur place jeudi, dans le cadre d'une tournée de services de police, mise en cause après la mort de plusieurs Noirs par des policiers blancs.
A Cleveland, Tamir Rice, garçon noir de 12 ans, a été tué le 22 novembre par un policier alors qu'il manipulait une arme factice dans une aire de jeux. Une vidéo accablante montre que le policier tire sur lui quelques secondes seulement après être sorti de sa voiture.
Mercredi, les rues de New York ont vu défiler des centaines de manifestants en colère après la décision d'un grand jury de ne pas poursuivre un policier blanc, responsable de la mort d'un père de famille noir.
Le 17 juillet, Eric Garner, soupçonné de vente illégale de cigarettes à New York, est décédé après avoir été plaqué au sol et serré au cou par un policier blanc. Garner était mort peu après s'être plaint de ne pas pouvoir respirer, et le médecin légiste avait conclu à un homicide.
Alors qu'une nouvelle manifestation est prévue jeudi en fin d'après-midi, le maire démocrate de New York Bill de Blasio, dont la femme est noire et les enfants métis, a encore appelé au calme.
"La frustration est compréhensible. Des siècles de racisme nous précèdent, mais en travaillant ensemble, nous pouvons nous détourner de cette histoire", a-t-il déclaré.
- Réforme des méthodes policières -
La décision à New York fait écho à une annonce similaire à Ferguson, dans le Missouri (centre), où un grand jury a décidé le 24 novembre de ne pas inculper le policier blanc Darren Wilson, responsable de la mort début août de Michael Brown. Le policier avait tiré douze fois contre le jeune Noir de 18 ans.
Le drame de Ferguson puis la décision du grand jury ont provoqué des manifestations et des émeutes dans cette banlieue de St Louis, où la majorité des édiles, y compris la police, est blanche alors que la majorité de la population est noire.
La démocrate Hillary Clinton, probable candidate à l'élection présidentielle de 2016, a appelé jeudi à une réforme du système pénal et des méthodes policières aux Etats-Unis, déplorant que les Noirs aient "plus de chances d'être interpellés et fouillés par la police, inculpés et condamnés à des peines plus longues" que les Blancs.
Mais les policiers de Ferguson et de New York ne sont pas à l'abri d'autres poursuites, au niveau fédéral cette fois (ces grands jurys dépendaient de juridictions locales). Eric Holder a en effet ouvert à chaque fois une enquête fédérale pour savoir si les droits civiques des victimes avaient été violés.
Depuis Atlanta (Georgie, sud-est), la ville natale de l'icône des droits civiques Martin Luther King, le ministre a promis lundi des "nouvelles règles rigoureuses - et des garde-fous solides - pour aider à mettre fin au délit de faciès, une bonne fois pour toutes".
Le président Barack Obama a proposé d'équiper davantage de policiers de caméras embarquées.
Jeudi, le maire de New York a insisté sur les mesures prises par son administration: diminution des fouilles au corps des jeunes - souvent noirs et hispaniques - dans la rue, des arrestations pour possession mineure de marijuana, et démarrage ce week-end d'un programme pilote de policiers équipés de mini-caméras.
- "Erreur judiciaire" -
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