L'organisation Etat islamique "est en train d'être stoppée" en Irak et en Syrie, a affirmé mercredi la coalition conduite par les Etats-Unis, qui ont salué les frappes iraniennes "positives" contre les jihadistes dans ce combat qui pourrait durer "des années".
Grâce au "millier" de frappes menées depuis le mois d'août, "la dynamique de l'EI a été stoppée", s'est félicité le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
"Ils ont dû changer leurs tactiques, cela contrarie leurs actions", a-t-il ajouté après avoir réuni ses homologues d'une soixantaine de pays participant à la coalition contre l'organisation jihadiste ultra-violente en Irak et en Syrie.
Dans leur déclaration finale, ceux-ci affirment que les frappes aériennes commencent "à montrer des résultats", tout en reconnaissant qu'il faut faire plus pour tarir les revenus de l'EI, notamment pétroliers, et "endiguer le flot de combattants terroristes étrangers".
"Nous n'avons constaté aucun changement", a au contraire déclaré le président syrien Bachar al-Assad, dont le régime est accusé d'avoir favorisé l'EI pour affaiblir l'opposition modérée qu'il combat sans merci depuis 2011.
"On ne peut pas mettre fin au terrorisme par des frappes aériennes. Des forces terrestres qui connaissent la géographie et agissent en même temps sont indispensables", a souligné M. Assad à l'hebdomadaire français Paris-Match.
Cette réunion de la coalition était la première à ce niveau depuis le début des frappes américaines le 8 août en Irak. Onze pays arabes et la Turquie, tous ennemis déclarés de M. Assad, y ont participé, ainsi que le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi.
Elle a commencé quelques heures après que le Pentagone eut confirmé que l'Iran avait mené des raids aériens contre l'EI dans l'est de l'Irak ces derniers jours.
Ces frappes aériennes iraniennes en Irak ont visé les jihadistes dans une zone de l'Est où les avions américains n'opèrent pas, a indiqué le Pentagone mercredi.
les raids des chasseurs iraniens F-4 Phantom ce week-end ont eu lieu "dans la province orientale de Diyala", a déclaré le porte-parole du Pentagone, Steven Warren, soulignant qu'il s'agissait de la première opération de combat des F-4 iraniens contre l'EI, à la connaissance de Washington.
Téhéran, qui n'a pas confirmé, est un allié de circonstance plutôt inattendu, d'autant plus que les Etats-Unis ont réaffirmé leur refus catégorique de toute coordination militaire avec l'Iran.
Téhéran équipe déjà les milices chiites en Irak ainsi que des unités de l'armée irakienne avec des fusils et des lance-roquettes. L'Iran a également mis à la disposition de l'Irak des avions de combat Soukhoï Su-25.
Les Etats-Unis sont le moteur de la coalition internationale contre l'EI, qui a proclamé en juin un "califat" à cheval sur la Syrie et l'Irak, où il disposerait de 30.000 combattants, et a décapité plusieurs otages occidentaux.
- 'Des bottes sur le terrain' -
"Nous allons mener cette campagne aussi longtemps que nécessaire pour gagner", a affirmé M. Kerry au cours de la réunion à Bruxelles. "Notre engagement durera certainement des années".
"Cela représente un effort à très très long terme, il y aura des revers et des progrès", a estimé un haut responsable américain présent dans la capitale belge.
"L'action militaire de la coalition commence à porter ses fruits, notamment en Irak, mais il reste beaucoup à faire", a de son côté lancé le ministre français Laurent Fabius.
En Irak, les Etats-Unis ont reçu l'aide d'avions français, australiens, britanniques, canadiens, danois, belges et néerlandais. Par ailleurs, depuis le 23 septembre, les Américains frappent des positions de l'EI en Syrie, avec la participation de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de la Jordanie et de Bahreïn.
En 2015, cette campagne aérienne devrait coûter 5,6 milliards de dollars aux Etats-Unis.
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