Un kamikaze a lancé mercredi sa voiture piégée contre un convoi de l'ONU dans la capitale somalienne Mogadiscio, faisant au moins quatre morts, a déclaré la police.
L'attentat s'est produit près de l'entrée fortifiée de l'aéroport qui donne accès à la zone sécurisée où sont installées les ambassades dans la capitale somalienne théâtre de violences régulières le plus souvent imputées aux insurgés islamistes shebab.
"Le kamikaze s'est infiltré entre l'escorte de sécurité et les véhicules blindés de l'ONU et a fait exploser la voiture, percutant un des véhicules de l'escorte", a déclaré un policier, Mohamed Liban.
"J'ai vu quatre morts jusqu'à présent mais il y aurait plus de victimes. Nous sommes encore en train d'enquêter et c'est le chaos sur place", a-t-il ajouté à l'AFP.
Toutes les victimes seraient somaliennes, membres de l'escorte armée du convoi ou personnes qui se trouvaient là au moment de l'explosion.
Une colonne de fumée sombre s'élevait dans le ciel après la détonation qui a été entendue dans toute la ville.
"L'explosion a été très forte et il y a de la fumée dans toute la zone, je peux à peine distinguer les gens qui gisent au sol, morts ou blessés", a déclaré un témoin, Shamso Idle.
"Il est difficile d'approcher car la police bloque la route", a-t-il dit.
- L'ONU plusieurs fois visée -
Selon les premières informations, quatre véhicules blindés de l'ONU transportaient du personnel vers une base à l'intérieur de l'immense enceinte de l'aéroport où le personnel des Nations unies s'est établi depuis qu'un complexe de l'ONU en centre ville a été attaqué par les shebab l'an dernier.
La zone de l'aéroport sert aussi de cantonnement à la force de 22.000 hommes de l'Union africaine (UA) qui lutte contre les shebab affiliés à Al-Qaïda.
Les transports blindés étaient escortés par des pickup de gardes privés comme c'est généralement le cas.
L'attentat n'a pas été immédiatement revendiqué mais les shebab ont multiplié les attentats et actions de guérilla à Mogadiscio et ailleurs dans le pays depuis qu'ils ont été chassés des principales villes du centre et du sud par la force de l'UA qui soutient les fragiles autorités somaliennes.
La Somalie est privée de gouvernement central effectif depuis la chute du régime autoritaire du président Siad Barre en 1991. Le pays est depuis en état permanent de guerre civile, livré aux milices de chefs de guerre, aux gangs criminels et aux groupes islamistes.
L'aéroport de Mogadiscio comme l'ONU ont plusieurs fois été la cible dans le passé d'attaques des shebab. Celle de mercredi rappelle un attentat suicide des islamistes contre un convoi transportant du personnel des Nations unies en février, également près de l'aéroport. Six personnes avaient été tuées: des gardes somaliens, passants et commerçants.
Le groupe extrémiste s'en prend aussi au Kenya voisin, qui a envoyé des soldats combattre les insurgés en Somalie.
Sa dernière attaque en date au Kenya, dans la nuit de lundi à mardi a fait au moins 36 morts. Une vingtaine d'assaillants ont pénétré dans une carrière près de Mandera, ville proche de la frontière somalienne, et abattu les ouvriers. Certaines victimes ont été égorgées et décapitées.
Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé mardi le limogeage de son ministre de l'Intérieur Joseph Ole Lenku et la mise à la retraite anticipée du chef de la police David Kimaiyo après cette nouvelle tuerie.
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