Manuel Valls s'est fait, mardi à Nantes, le chantre de la "croissance bleue" de l'économie de la mer, même s'il a été rappelé à des revendications plus prosaïques par les pêcheurs qu'il a tenté de rassurer.
"On a beaucoup parlé ces derniers jours de la +croissance verte+, mais la +croissance bleue+ est tout aussi prioritaire", a affirmé le Premier ministre aux Assises de l'économie de la mer et du littoral organisées à Nantes, où il a utilisé à plusieurs reprises cette expression.
Un peu plus tôt, Manuel Valls avait inauguré une usine d'Alstom à Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire, d'où sortiront à partir de février les nacelles et les générateurs des immenses éoliennes marines du groupe industriel français. Le site, destiné à équiper trois des six futurs fermes éoliennes marines française, emploiera 300 personnes.
Alors que l'exécutif, François Hollande en tête, peint ses discours en vert à l'approche du grand sommet sur le climat prévu à Paris fin 2015, Manuel Valls est venu mettre une touche de bleu au tableau gouvernemental, avec deux petites annonces concernant les énergies renouvelables.
D'une part, l'attribution à deux alliances industrielles (EDF-DCNS et GDF Suez-Alstom) des premières fermes-pilotes d'hydroliennes, ces turbines sous-marines qui produisent de l'électricité. Celles-ci seront construites dans le raz Blanchard, zone de forts courants au large du Cotentin.
Ensuite, pour un autre créneau émergent des énergies marines, l'éolien flottant, un appel à manifestations d'intérêt de 150 millions d'euros sera lancé en juin 2015.
En marge du déplacement, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a dit espérer le lancement, au premier trimestre 2015, d'un troisième appel d'offres pour les éoliennes en mer "classiques", lui aussi attendu par les industriels.
- Impact économique pris en compte -
Mais, comme pour la croissance verte la semaine dernière lors de la conférence environnementale, Manuel Valls a bien fait comprendre qu'en matière de "croissance bleue", l'écologie devait là aussi aller de pair avec l'économie.
Ainsi, la France défendra à Bruxelles des quotas de pêche pour 2015 qui tiendront compte des avis scientifiques mais aussi de "leur impact économique sur la filière", a assuré Manuel Valls, alors que 300 pêcheurs ont manifesté à l'occasion de sa venue à Nantes en faveur d'un maintien des quotas français fixés à Bruxelles.
Sur un autre sujet qui a ému l'opinion, la pêche en eaux profondes, Manuel Valls a écarté une interdiction par la France, réclamée par plusieurs ONG. "Entre l'interdiction et le laisser-faire, il faut trouver un chemin avec l'appui des scientifiques", a-t-il affirmé.
Dans la matinée, une quinzaine de navires avaient remonté la Loire avec des banderoles comme "l'Europe nous tue, laissez-nous travailler", avant que 350 pêcheurs ne rejoignent à pied la préfecture de Loire-Atlantique.
Le secrétaire d'Etat aux Transports, à la Mer et à la Pêche, Alain Vidalies, a reçu une délégation de pêcheurs, à l'approche des traditionnelles négociations de fin d'année sur les quotas annuels. Plusieurs dizaines de navires de pêche ont manifesté, pour les mêmes raisons, à La Rochelle.
Au total, une demi-douzaine de petites manifestations hétéroclites (anti-corridas, adversaires du pacte de responsabilité du gouvernement, bonnets rouges) ont émaillé la visite de Manuel Valls.
Sur le volet social, le Premier ministre est revenu sur le dossier de la SNCM. Il a assuré qu'il veillerait "scrupuleusement" à préserver un "maximum" d'emplois menacés par la mise en redressement judiciaire de la compagnie de ferries.
Une déclaration qui a suscité l'agacement de Jean-Luc Mélenchon. "Ce qu'il a dit sur la SNCM est inacceptable. En quelque sorte, il a donné raison aux compagnies low cost en mer, qui elles précisément () continuent à accepter ce genre de pratiques", a déploré le fondateur du Parti de gauche.
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