Le conflit en Ukraine a connu lundi un apaisement sur le terrain avec la fin des combats autour de l'aéroport de Donestk annoncés par Kiev, ce qui n'a pas enrayé l'escalade verbale entre Moscou et les Occidentaux à la veille d'une nouvelle réunion de l'Otan.
"Les combats se sont arrêtés autour de l'aéroport suite aux négociations" entre le général ukrainien Volodymyr Askarov et le général russe Alexandre Lentsov, a annoncé lundi soir l'armée ukrainienne.
Des habitants des quartiers proches de l'aéroport de Donetsk ont confirmé à l'AFP que les tirs avaient cessé vers 19H00 GMT.
Au cours des dernières 24 heures, trois soldats ukrainiens avaient été tués et 14 blessés, alors que les combats avaient redoublé de violence dans cette zone.
Cet aéroport est l'un des fronts les plus sanglants de la guerre entre Kiev et les séparatistes prorusses, qui a fait plus de 4.300 morts depuis avril, malgré l'accord de Minsk du 5 septembre sur un cessez-le-feu régulièrement violé depuis.
La journée a été intense sur le front diplomatique, avec de nouvelles mises en garde de part et d'autre.
En visite à Ankara, le président russe Vladimir Poutine a annoncé la suspension du projet russo-italien de gazoduc South Stream, victime des sanctions imposées par Bruxelles à Moscou dans le cadre de la crise ukrainienne.
A l'issue d'une longue réunion à Ankara avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le numéro 1 russe a justifié l'abandon du projet par le refus de la Bulgarie, sous pression de l'Union européenne (UE) dont elle est membre, d'autoriser le passage de ce tuyau sur son territoire.
Le maître du Kremlin a même menacé les approvisionnements de l'Europe, suggérant qu'une partie de la production russe pourrait être détournée vers l'Asie.
"Nous allons dérouter nos ressources énergétiques vers d'autres régions du monde et l'Europe ne recevra pas plus les mêmes volumes de la Russie", a-t-il insisté, "mais c'est le choix de nos amis européens".
Son vice-ministre des Affaires étrangères, Alexei Meshkov, a par ailleurs accusé l'OTAN de vouloir "déstabiliser l'Europe du Nord" avec son regain d'activité dans les trois Etats baltes.
"Des exercices militaires sans fin et le déploiement d'avions à capacité nucléaire dans les pays Baltes" conduiront à la "destruction" de la stabilité et de la sécurité dans cette région, a-t-il déclaré à l'agence Interfax à la veille d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN dont le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
"Une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN minerait tout le système européen de sécurité. Ceux qui tentent de pousser Kiev dans les bras de l'OTAN prennent d'immenses responsabilités géopolitiques", a encore prévenu M. Meshkov.
Le nouveau président du Conseil de l'UE, le Polonais Donald Tusk, a pris ses fonctions lundi en lançant avec le président américain Barack Obama un nouvel appel à la Russie "à se retirer de l'est de l'Ukraine".
La Russie est sommée par les deux dirigeants "d'arrêter de fournir de troupes et des équipements (aux rebelles), de permettre un contrôle effectif de la frontière et d'autoriser les observateurs indépendants de l'OSCE à remplir leur mission".
Les Occidentaux accusent Moscou d'avoir envoyé des soldats russes combattre aux côtés des séparatistes prorusses qui tiennent les bastions de Donetsk et Lougansk, ce que la Russie dément catégoriquement.
L'UE et les Etats-Unis ont imposé de lourdes sanctions à Moscou. Ces sanctions, conjuguées à l'effondrement des cours du pétrole, entraîne la chute du rouble. Depuis le début de l'année, le rouble a chuté de 47% face à l'euro et de plus de deux tiers (63%) face au dollar.
A la mi-journée, l'euro est monté jusqu'à 66,50 roubles, alors que le billet vert s'établissait à 53,29 roubles pour un dollar.
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