La Maison Blanche n'est toujours pas favorable à une zone d'exclusion aérienne entre la Syrie et la Turquie, défendue avec force par Ankara, a indiqué lundi le porte-parole de l'exécutif américain.
Cette proposition n'est pas une bonne solution "à ce stade", a déclaré Josh Earnest, en réponse à des articles dans la presse américaine évoquant une évolution de la position des Etats-Unis sur ce point, à l'issue d'un voyage du vice-président Joe Biden en Turquie.
"A ce stade, nous ne pensons pas qu'une zone d'exclusion aérienne soit ici adaptée", a souligné le représentant de la Maison Blanche, en évoquant une situation humanitaire "terrible" en Turquie, avec la présence à sa frontière avec la Syrie de "plus d'un million" de réfugiés.
M. Biden a certes abordé cette question lors de son déplacement en Turquie il y a dix jours avec le président et le Premier ministre turcs, a reconnu M. Earnest. Mais le porte-parole a ajouté qu'il ne "pouvait pas dire dans le détail quel progrès ils ont été capables de faire lors de (leurs) discussions à ce stade".
La Turquie a posé comme condition à son entrée dans la coalition contre le groupe Etat islamique (EI) la création d'une zone-tampon et d'une zone d'interdiction aérienne le long de sa frontière avec la Syrie.
La Turquie soutient depuis longtemps l'idée de zone-tampon pour y accueillir notamment les réfugiés poussés à fuir par les combats entre le régime syrien de Bachar al-Assad, les rebelles et les jihadistes de l'Etat islamique.
Ankara considère comme insuffisants les raids aériens de la coalition et juge que la menace jihadiste ne sera écartée qu'avec la chute du président Bachar al-Assad, sa bête noire.
Mais Ankara n'a pas réussi à ce jour à convaincre ses alliés de l'Otan.
Contrairement aux Turcs, les Américains restent focalisés sur la lutte antijihadiste. "Nous sommes d'accord avec les Turcs, il faudra une transition politique sans Assad au bout du compte", a insisté à Istanbul le vice-président américain Joe Biden, "mais pour le moment, notre priorité absolue en Irak et en Syrie reste la défaite de l'EI".
Contrairement aux Etats-Unis, la Turquie refuse de fournir une aide militaire aux forces kurdes qui défendent la ville syrienne de Kobané assiégée par les jihadistes. Sous pression de ses alliés, elle s'est contentée d'autoriser le passage vers Kobané, via son territoire, de combattants peshmergas kurdes venus d'Irak.
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