Le chef du gouvernement local de Hong Kong a affirmé lundi que la poursuite des manifestations du mouvement prodémocratie était devenue "intolérable", alors qu'un brusque accès de fièvre a saisi l'ex-colonie britannique après plus de deux mois de manifestations.
La police du territoire passé sous tutelle chinoise a repoussé par la force les militants prodémocratie qui tentaient dans la nuit d'encercler le siège du pouvoir, provoquant des heurts parmi les plus sérieux depuis le 28 septembre.
Le chef de l'exécutif Leung Chun-ying a laissé entendre que de nouvelles opérations policières pourraient avoir lieu rapidement.
"J'ai déjà souligné" que le mouvement prodémocratie "Occupy Central était non seulement illégal mais aussi voué à l'échec", a-t-il lancé devant la presse.
La poursuite des sit-ins, à Admiralty près du siège du pouvoir et dans une moindre mesure à Causeway Bay, quartier ultra commerçant prisé des Chinois du continent, est "intolérable", a-t-il dit. La population "demande de plus en plus à la police de disperser" les manifestants. "Dorénavant, elle appliquera la loi sans hésitation".
Ce qui n'a pas empêché les leaders étudiants, fer de lance du mouvement, de considérer l'action de la nuit comme un succès. "Le siège du gouvernement était paralysé ce matin", s'est félicité Alex Chow, de la Fédération des étudiants de Hong Kong. "Dans une certaine mesure, le but a été atteint".
Joshua Wong, l'un des leaders étudiants du mouvement prodémocratie et deux leaders féminines, Lo Yin-wai et Wong Tsz-yuet,ont annoncé lundi qu'ils entamaient une grève de la faim.
"En ces temps troublés, il y a un devoir. Aujourd'hui nous sommes prêts à en payer le prix, nous sommes prêts à en prendre la responsabilité", ont écrit les étudiants sur Facebook, après avoir annoncé cette décision devant les manifestants sur le site d'Admiralty, le principal site occupé par les manifestants.
Le trio a indiqué qu'il voulait faire pression pour forcer le gouvernement de Hong Kong à répondre à leurs revendications d'élections libres en 2017 dans le territoire sous tutelle chinoise.
Les bureaux du gouvernement étaient fermés lundi tandis que le Conseil législatif a suspendu ses travaux.
Les manifestants, qui avaient tenté dans la nuit d'encercler les bâtiments officiels et envahi une artère principale devant le siège du pouvoir, se sont heurtés aux forces de l'ordre.
Celles-ci n'ont eu "d'autre choix" pour les repousser que de "faire un usage minimal de la force en (les) aspergeant d'eau, de gaz au poivre et de bâtons", a assuré un haut gradé de la police, Tsui Wai-hung.
La police a annoncé que 40 personnes avaient été interpellés et 11 officiers blessés. Au total, 37 personnes ont été soignées dans les hôpitaux de la ville.
La situation s'était calmée lundi en début d'après-midi, après une matinée tendue qui a vu de nouveaux heurts entre policiers et manifestants dans un centre commercial.
Le 28 septembre, le mouvement prodémocratie s'était brutalement accéléré à Hong Kong et les manifestants étaient descendus dans les rues par dizaines de milliers. Depuis, leur nombre s'est considérablement réduit mais la persistance des sit-ins perturbe grandement les transports et l'activité économique.
- 'Colère fatigue et tristesse' -
La semaine dernière, les autorités avaient évacué un troisième campement des contestataires, celui de Mongkok, dans la partie continentale de Hong Kong. Près de 150 personnes avaient été interpellées, dont Joshua Wong et Lester Shum, autre leader.
Les protestataires redoutent désormais que les autorités ne réservent le même sort au site d'Admiralty, où des centaines de tentes sont installées sur ce qui était jusqu'à récemment une autoroute urbaine à neuf voies.
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