Faible croissance en 2014 et stagnation prévue en 2015: après un mois de novembre maussade, le marché automobile français du neuf, bloqué à 15% sous le niveau d'avant-crise, peine à voir le bout du tunnel.
Selon les chiffres divulgués lundi par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 2,3% le mois dernier, à 135.070 unités contre 138.279 en novembre 2013.
Cette baisse, après celle de 3,8% en octobre, a eu pour effet mécanique de faire diminuer la croissance enregistrée depuis le 1er janvier: elle n'est plus que de 1,1% en données brutes et de 1,5% à nombre de jours ouvrables comparables.
Le CCFA tablait jusqu'ici sur un marché français en hausse de 1 à 3% sur l'année, mais lundi, son président Patrick Blain a indiqué que le chiffre final serait situé entre 1 et 2% et "clairement dans le bas de la fourchette" des prévisions précédentes.
"On s'attend à un chiffre qui devrait tourner autour de 1,815 million" de véhicules particuliers vendus sur l'ensemble de l'année, a précisé M. Blain lors d'une conférence de presse.
Ce chiffre s'apparente à une stabilisation à un niveau au plus bas en 15 ans, atteint en 2013 avec 1,79 million de voitures neuves.
Pour Flavien Neuvy, directeur de l'observatoire Cetelem de l'automobile, "les particuliers n'ont pas retrouvé le chemin des concessions et c'est ce qui explique la faiblesse du marché".
"Ca fait un petit moment que je me dis qu'il est curieux que le marché automobile reste en croissance dans une économie assez déprimée, et malheureusement les choses finissent par se rejoindre", a renchéri Jean-François Belorgey, du cabinet EY, pour expliquer ce tassement après un semblant de reprise observé en début d'année.
M. Blain a en outre prédit une stabilisation en 2015 par rapport à 2014. "On ne prévoit pas grand chose d'enthousiasmant à ce stade", a-t-il remarqué, en soulignant que les niveaux restaient inférieurs à 15% de ceux d'avant la crise de 2008.
- 11 premières places à des Françaises -
Les constructeurs français ont particulièrement souffert le mois dernier, puisque PSA Peugeot Citroën s'est replié de 8,9% et le groupe Renault de 5% par rapport à novembre 2013, a précisé le CCFA.
Renault doit à Dacia de ne pas plonger davantage: les immatriculations de la firme au Losange décroissent en effet de 7,1%, chiffre en partie compensé par la bonne performance de la marque d'origine roumaine, en hausse de 2,3%.
Chez PSA, Peugeot voit ses immatriculations se contracter de 2,8%, tandis que celles de Citroën sombrent de 16,3%.
Mais depuis le début de l'année, les Français s'en sortent honorablement puisque PSA croît de 2,6% en données brutes, et Renault de 7,6%, grâce encore à la forme éclatante de Dacia (+18,2%).
En 11 mois, la part des constructeurs français sur leur marché intérieur est de 55,7%, en hausse de 4,9% par rapport à la même période de 2013. Les 11 premières places du marché échoient à des modèles tricolores, avec un quinté de tête Renault Clio, Peugeot 208, Renault Captur, Peugeot 308 et Citroën C3.
Jusqu'ici en 2014, PSA Peugeot Citroën détient 30,2% du marché français et Renault 25,4%. Le premier groupe importé est Volkswagen (13,1% du marché). Les immatriculations du groupe ont crû de 3,2% en novembre mais se sont repliées de 1,3% depuis janvier. Skoda, dont les produits ciblent des budgets plus serrés, est la seule marque VW dans le vert pendant cette période, à +7,9%.
Autre raison de sourire pour Renault, son partenaire Nissan gagne 29,5% en novembre et 8,8% sur l'année, se rapprochant des volumes de son rival japonais Toyota.
"Malgré un marché en crise, le fait d'avoir des produits qui plaisent reste déterminant", a observé M. Belorgey.
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