Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Francophonie réunis à Dakar tentaient dimanche de s'entendre sur le nom du nouveau secrétaire général de l'organisation, donnant lieu pour la première fois à une compétition ouverte qui pourrait coûter à l'Afrique un poste qu'elle détient depuis la création du poste en 1997.
Selon une source au sein de la délégation française, les discussions en coulisses achoppaient sur un désistement éventuel de candidats africains pour parvenir à un consensus au sein du continent sur la succession du Sénégalais Abdou Diouf, 79 ans.
L'hypothèse d'un vote, pour la première fois dans l'histoire de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), paraissait de plus en plus plausible en cas de blocage, selon cette source qui a ajouté: "Nous nous orientons vers un vote à bulletin secret".
"Il n'y a pas encore de secrétaire général. Il n'y a pas de consensus. Personne ne veut retirer sa candidature. On s'achemine vers le vote", a confirmé à l'AFP une source africaine proche des négociations interrogée vers 12H00 GMT.
Après plus d'une décennie à la tête de l'OIF dont il a contribué à renforcer l'influence politique, en particulier lors de crises en Afrique, Abdou Diouf, ancien président sénégalais, laisse une vraie page blanche, aucun des prétendants n'ayant le profil idéal.
"Des urnes sont en train d'être installées", a indiqué une autre source proche de l'OIF, soulignant néanmoins que certains dirigeants rejetaient l'idée d'un vote. Lors des désignations passées, les discussions avaient permis de parvenir à un consensus.
Un intérim, autre hypothèse évoquée, "ne serait pas très glorieux" pour l'image de l'OIF, a ajouté cette source.
Quatre Africains et une Canadienne d'origine haïtienne, l'ex-gouverneure générale du Canada Michaëlle Jean, sont sur les rangs pour occuper le poste de secrétaire général de l'OIF, qui représente 274 millions de locuteurs dans le monde.
Le poste pour un mandat de quatre ans, créé en 1997, a successivement été occupé par l'Egyptien Boutros Boutros-Ghali et Abdou Diouf.
Les Africains en lice sont l'ex-président burundais Pierre Buyoya (65 ans), l'écrivain et diplomate congolais Henri Lopes (77 ans), l'ex-Premier ministre mauricien Jean-Claude de l'Estrac (66 ans) et l'ancien ministre équato-guinéen Agustin Nze Nfumu (65 ans).
Les dirigeants de la cinquantaine d'Etats membres de plein droit étaient réunis à huis clos depuis 10H30 GMT, puis devaient tenir une conférence de presse à 13H00 GMT.
- Désistement de candidats ? -
En marge du sommet samedi, les dirigeants ont tenté d'oeuvrer à un consensus au sein des pays africains pour aboutir à une candidature unique.
Une source diplomatique française a fait état de "discussions intenses entre les chefs d'Etat au dîner à la présidence sénégalaise" samedi soir, qui s'est prolongé jusqu'après minuit, pour tenter d'obtenir des désistements de candidats africains avant la réunion de dimanche.
La chute fin octobre du président burkinabè Blaise Compaoré, que Paris et Abdou Diouf souhaitaient voir hériter du poste, selon les révélations du secrétaire général sortant, a bouleversé la donne.
Ce contre-exemple pourrait en particulier obérer les chances d'un candidat africain: Pierre Buyoya, au passé de putschiste.
Henri Lopes, poussé par son président Denis Sassou Nguesso, se présente pour la deuxième fois. Alors qu'il paraissait favori en 2003, il avait échoué à la dernière minute face à Abdou Diouf, imposé par le président français Jacques Chirac.
Une règle non écrite veut que le secrétaire général soit issu d'un pays du Sud - certains plaident même pour une chasse gardée africaine - et que l'administrateur (actuellement le Québécois Clément Duhaime) vienne du Nord.
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