Une montée des eaux encore plus forte que lors de la crue meurtrière de 1999 a nécessité l'évacuation de près de 3.000 habitants dimanche dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales, où l'inquiétude persistait dans l'attente d'un nouvel épisode pluvieux.
La préfète des Pyrénées-Orientales, Josiane Chevalier, a ordonné "l'évacuation des habitants situés à 200 mètres de part et d'autre des digues de l'Agly", rivière placée en vigilance rouge à 11h00 par le Service de prévision des crues Méditerranée Ouest (SPCMO), a indiqué la préfecture.
En milieu de journée, "2.000 personnes" avaient été évacuées dans cette région, sur un total non encore déterminée. La préfète a de plus demandé à ce que, "dans la bande des 500 m de part et d'autre de la digue de l'Agly, des mises en sécurité à l'étage soient effectuées sans délai".
"Les digues de l'Agly sont sollicitées depuis samedi soir et on attend de nouvelles pluies", a prévenu le directeur de cabinet de la préfecture, Fabrice Rosay.
Ces évacuations s'ajoutent aux 560 personnes qui avaient déjà été mises en sécurité en fin de matinée dans d'autres zones touchées, en particulier sur la côte Vermeille (Canet, Argelès-sur-Mer et Le Barcarès), a indiqué la préfecture.
"J'ai 42 ans et je n'ai jamais vu ça", témoignait Kristel Grégori, dont la maison se situe à Argelès, à une dizaine de mètres de la Massane, un petit cours d'eau très souvent à sec mais qui s'est transformé en un fleuve d'une vingtaine de mètres de large, selon un correspondant de l'AFP. Des dizaines de voitures étaient noyées, parfois enroulées autour de pylônes par la force des eaux.
"A trois heures, des gens du quartier sont venus nous réveiller. Il y avait déjà un mètre d'eau dans les garages", raconte Mme Grégori. Son atelier de cuisine, l'atelier de son mari, patron d'une entreprise de terrassement, ainsi que "toutes les machines et nos voitures", ont été noyés, lance-t-elle.
"Les eaux sont redescendues mais il pleut encore. Je ne sais pas ce qui va se passer", confie cette femme.
Plus de 600 interventions ont été effectuées par les 160 sapeurs-pompiers et 70 gendarmes mobilisés, ainsi que 70 hommes de la Sécurité civile.
- 'Nous sommes très inquiets' -
"En un quart d'heure, vers 02h30, l'eau est montée de trois mètres et demi": raconte Roger Brunel, le maire de Portel-des-Corbières (Aude), qui n'en revient pas encore de la vitesse à laquelle les eaux de la rivière Berre ont gonflé dans son village de 1.150 habitants situé non loin du littoral.
"On est maintenant en pleine décrue mais on nous annonce un nouvel épisode alors on reste tous en alerte. Nous sommes très inquiets", déclare-t-il à l'AFP.
"Mais il n'y a pas de drame", rassure-t-il. "Une quarantaine de personnes ont été évacuées. Elles sont dans leur famille ou dans la salle des fêtes".
Les dégâts étaient impressionnants aux abords de la Berre. La rivière, en vigilance rouge, a atteint à Portel une cote de 8,5 mètres, au-delà des 7,4 m connus lors de la crue très importante des 12, 13 et 14 novembre 1999 qui avait fait 35 morts et un disparu dans l'Aude, l'Hérault, les Pyrénées-Orientales et le Tarn.
Les eaux boueuses de la Berre ont envahi l'ensemble des rives, submergeant les vignes et s'enfonçant jusqu'aux quartiers bas, où des voitures étaient totalement noyées, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dans la commune voisine de Sigean, l'eau est passée dans la matinée au-dessus de la digue de l'Espinat, d'une hauteur de 6 mètres. Heureusement, les résidents des quartiers bas du bourg avaient déjà été évacués par précaution, soit environ 250 personnes, selon la préfecture.
Toutefois, "l'eau ne surverse plus sur la digue de l'Espinat", a-t-elle indiqué vers 11h30, disant également constater "une très légère décrue sur la Berre".
Au total, 152 pompiers et 80 gendarmes sont engagés dans l'Aude, ainsi qu'un hélicoptère.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.