Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a déclaré samedi en Catalogne qu'il ne permettrait aucune remise en question l'unité de l'Espagne, lors de son premier séjour dans la région depuis un vote symbolique sur l'indépendance interdit par Madrid.
"Je ne permettrai pas que l'on remette en question l'unité de l'Espagne", a déclaré M. Rajoy lors d'un meeting à Barcelone avec des militants de son mouvement, le Parti populaire (droite), ajoutant qu'il ne tolèrerait pas que les habitants de la région soient contraints de choisir "entre être Catalans ou Espagnols".
M. Rajoy, qui a souligné qu'il avait visité la Catalogne 16 fois depuis son arrivée à la tête du gouvernement fin 2011, n'avait pas été à Barcelone depuis le mois de mai.
Pendant ces six mois, les relations entre l'exécutif catalan dirigé par le nationaliste Artur Mas et le pouvoir central, déjà tendues, se sont fortement dégradées, le premier réclamant le droit d'organiser un référendum d'autodétermination que M. Rajoy a toujours rejetté au nom de l'unité de l'Espagne.
M. Mas a cependant bel et bien organisé le 9 novembre un vote symbolique sur l'indépendance auquel ont participé 2,3 millions de Catalans, en dépit de son interdiction par la justice. Il risque de ce fait d'être mis en examen.
M. Rajoy avait promis de se rendre en Catalogne pour "mieux s'expliquer" sur son refus de céder en la matière.
Samedi, dans un discours de près d'une heure, il a surtout vanté les mérites de l'unité espagnole, sans faire de proposition spécifique susceptibles d'apaiser les Catalans les plus indépendantiste.
Il a souligné que l'Espagne était "un pays grand et fort", et que le gouvernement central avait à maintes reprises aidé la Catalogne depuis le début de la crise économique en 2008, alors que la région croulait sous les dettes, notamment en permettant que ses fournisseurs soient payés et que les salaires des fonctionnaires soient versés.
Des arguments souvent contestés en Catalogne, région qui compte pour près de 20% du PIB espagnol et se plaint de recevoir moins qu'elle ne donne en impôts.
M. Rajoy a aussi longuement commenté les nouveaux projets de M. Mas, qui souhaite organiser en 2015 des élections régionales anticipées portant sur le seul thème de l'indépendance et, si le camp des partisans d'une séparation l'emportait, emmener la région vers une sécession qui interviendrait dès 2016.
"Jamais dans l'histoire un gouvernant n'avait perdu autant de temps en organisant des élections ni généré autant d'instabilité", a fustigé le premier ministre en s'engageant de son côté à "maintenir la stabilité" de l'Espagne.
M. Rajoy a gardé son cap habituel sur le fond, refusant l'idée d'une réforme constitutionnelle pour résoudre la crise et s'affirmant persuadé de représenter la large majorité des 7,5 millions de Catalans, ceux qui ne se sont pas rendus aux urnes le 9 novembre.
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