Le "Black Friday" qui voit les consommateurs américains se précipiter sur les magasins offrant des soldes monstres après la fête de Thanksgiving, n'a plus de vendredi que le nom puisqu'il qu'il commence désormais dès les jours précédents.
La tradition de ce "vendredi noir" veut que les Américains profitent du pont de la Thanksgiving, qui tombe le dernier jeudi de novembre, pour se livrer à une orgie d'achats dans les magasins qui cassent les prix pour l'occasion. Au premier rang des marchandises convoitées figurent l'électronique et l'habillement.
Alors que l'économie américaine se porte plutôt bien, surtout comparée à ses concurrentes européenne et japonaise, la baisse des prix du pétrole est un nouveau facteur qui laisse espérer de bonnes ventes s'étendant du "Black Friday" aux Fêtes de fin d'année.
Les dépenses de consommation répondant pour les deux tiers de l'activité économique aux Etats-Unis, les chiffres des ventes sont particulièrement surveillés par les économistes. Certains instituts font même surveiller les parkings des supermarchés pour avoir des indications sur la fréquentation dès les premières heures de la journée.
Mais le "Black Friday" ne concerne plus uniquement le vendredi puisque certains magasins ouvrent maintenant dès le jeudi, même s'il s'agit en principe d'un jour férié.
- Dindes à peine chaudes -
Les chaînes de supermarché Wal-Mart et Target sont restées fidèles à la tradition en ouvrant les portes de leurs magasins en dur à 06H00 du matin vendredi. Mais leurs sites de vente en ligne n'ont pas attendu. "Les ventes sur internet ont commencé alors que les dindes étaient encore dans le four et nous avons enregistré hier (jeudi) notre deuxième plus grosse journée de ventes en ligne de tous les temps", souligne Laura Phillips, responsable de la politique commerciale chez Wal-Mart, la première chaîne de supermarchés au monde.
Le "Black Friday" est d'ailleurs suivi du "Cyber Monday", ce lundi, qui avait été l'an dernier pour Wal-Mart la plus forte journée de vente jamais enregistrée.
Target de son côté offrait pour la première fois les réductions du "Black Friday" dès le mercredi. Quant au géant de l'électronique Best Buy, son site internet était inopérant pour quelques heures vendredi matin.
"Une hausse momentanée du trafic venant des achats par appareils mobiles à provoqué des problèmes qui nous ont conduits à fermer le site BestBuy.com pour restaurer ses performances", a ensuite indiqué le distributeur sur son site.
Autre secteur à bénéficier des achats de "Black Friday", l'automobile. "Les acheteurs continuent de revenir vers les concessions avec l'amélioration des conditions économiques, un taux de chômage au plus bas depuis six ans et une confiance des consommateurs pratiquement revenue à ses niveaux d'avant la récession", souligne Alec Gutierrez, analyste pour le site automobile Kelley Blue Book.
Le prix de l'essence à la pompe est tombé cette semaine à 2,82 dollars le gallon (3,8 litres), soit une baisse de 13% en un an, pour atteindre son niveau le plus bas pour une semaine de Thanksgiving depuis 2009.
"Même si les dépenses en essence ne représentent que 3% du revenu disponible, cela joue un rôle important pour l'humeur des consommateurs", souligne Chris Christopher, du cabinet d'études économiques IHS Global Insight.
Celui-ci table sur une hausse des ventes de détail de 4,2% sur un an, après des gains de 3,1% pour chacune des deux années précédentes. Il rappelle que l'an dernier, les ventes de fin d'année, qui avaient atteint 579,3 milliards de dollars, avaient été tirées à la baisse par la fermeture des administrations fédérales en raison d'une crise politique et par un mois de décembre inhabituellement froid.
L'association nationale des vendeurs au détail s'attend toutefois à un chiffre de fréquentation pour la période jeudi/dimanche en légère baisse par rapport à l'année dernière à 140,1 millions d'acheteurs.
Selon un sondage de Consumer Reports, 53% des personnes interrogées n'ont pas d'intentions d'achats sur la période de cinq jours couvrant "Black Friday" et "Cyber Monday". Et sur les 47% qui ont l'intention de le faire, 38% disent qu'ils le feront exclusivement en ligne et 30% exclusivement dans des magasins en dur.
"Ce changement de comportement de +mall to mouse+ ("du magasin à la souris") doit beaucoup à l'aspect pratique. Les hommes en particulier dédaignent les magasins pour les sites en ligne", souligne Tod Marks, un responsable de Consumer Reports.
Toutes les personnes venues devant les magasins vendredi n'y étaient pas nécessairement pour dépenser et faire des affaires. Devant un supermarché Walmart du centre de Washington, une petite centaine de manifestants défilaient vendredi matin pour réclamer une hausse du salaire minimum.
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