Le climat sera en 2015 "grande cause nationale" et le privilège fiscal accordé au diesel doit être progressivement revu: le Premier ministre français Manuel Valls a clôturé vendredi la conférence environnementale par un discours volontariste face à "l'urgence écologique".
"En France, le moteur diesel a longtemps été privilégié. Il l'est encore. () Cela a été une erreur, il faut progressivement revenir dessus avec intelligence et pragmatisme", a-t-il déclaré alors que ce sujet était l'an dernier une pomme de discorde entre les Verts et le gouvernement.
"Notre fiscalité doit continuer à être orientée pour entraîner les choix écologiques de nos concitoyens", a-t-il plaidé, quelques semaines après le report sine die de la mise en place de l'écotaxe.
Pour améliorer la lutte contre la pollution de l'air, la mise en place en 2015 d'un système d?identification des véhicules en fonction de leur émissions polluantes a également été promise.
"Ce système aidera les collectivités à développer des politiques favorisant les véhicules les plus propres", a expliqué M. Valls. Ce pourrait être des accès restreints dans certaines zones aux véhicules les plus polluants.
La qualité de l'air est un enjeu majeur de santé publique et la plus grande préoccupation environnementale des Français.
Manuel Valls s'est aussi dit ouvert au réexamen de la prime à la conversion des véhicules les plus polluants, inscrite dans la loi sur la transition énergétique.
Les ONG, notamment la Fondation Nicolas Hulot (FNH), ont beaucoup oeuvré pour que cette prime soit plus accessible aux ménages modestes.
Manuel Valls s'exprimait à l'issue de deux jours de travaux en tables rondes à huis clos, qui ont réuni 14 ministres et des centaines d'élus, de représentants des syndicats, du patronat et des ONG.
Les transports, les liens santé et environnement et l'organisation fin 2015 de la conférence de l'ONU sur le climat étaient les trois thèmes retenus cette année pour la 3e conférence environnementale.
- Feuille de route en janvier -
En janvier, le gouvernement publiera une feuille de route reprenant ses engagements et ses objectifs dans ces trois domaines. Plus de 150 propositions avaient été mises sur la table.
Matthieu Orphelin de FNH se disait plus satisfait que l'an passé, mais aussi vigilant: "il faut concrétiser dans la feuille de route en janvier".
France nature environnement était plus critique, Benoît Hartmann qualifiant le discours de "paraphrase de François Hollande" et déplorant l'absence d'une "déclinaison d'une intention dans un plan".
La veille, François Hollande s'était prononcé pour la fin des soutiens publics à l'export dans les projets de centrales à charbon, l'énergie la plus polluante.
Il avait aussi repris à son compte le thème de la "démocratie participative" chère à Ségolène Royal pour éviter de nouveaux conflits sur l'impact écologique de projets d'aménagement, tirant les leçons du "drame pour la Nation" de Sivens, la mort du jeune militant écologiste Remi Fraisse.
Manuel Valls a aussi proclamé vendredi que le climat serait "grande cause nationale en 2015", année qui doit se conclure à Paris par un accord historique engageant l'ensemble des pays dans la lutte contre le réchauffement dangereux de la planète.
La France sera en première ligne en tant que pays organisateur de la conférence de l'ONU sur le climat.
"2015 sera une année particulière" et la France () portera une grande responsabilité", a lancé le Premier ministre dans le sillage du président qui avait la veille espéré "un accord historique".
"Cet accord, il faudra le construire, il faudra l?obtenir", a insisté Manuel Valls, à la veille de la conférence annuelle de l'Onu sur le climat, lundi à Lima, qui doit permettre de tracer les grandes lignes pour 2015.
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