La Commission européenne a donné jusqu'à mars à la France, l'Italie et la Belgique pour faire de nouveaux efforts budgétaires et accélérer leur programme de réformes, après avoir jugé vendredi que leur projet de budget présentait des risques de non-conformité avec les règles européennes.
Bruxelles "examinera leur situation au début du mois de mars 2015, à la lumière de la version définitive des lois budgétaires et des précisions attendues sur les programmes de réformes structurelles dont les autorités nationales l'ont informée par lettre le 21 novembre", a indiqué la Commission dans son avis sur les budgets de la zone euro.
"Ces trois États membres se sont engagés, au plus haut niveau gouvernemental, à adopter et à mettre en oeuvre, début 2015 au plus tard, des réformes structurelles propices à la croissance en vue d'améliorer la viabilité des finances publiques à moyen terme", indique la Commission qui a rendu vendredi son avis détaillé sur les budgets 2015 des Etats de la zone euro.
"Il est temps désormais de mettre en chantier des réformes structurelles suffisamment ambitieuses pour asseoir la croissance dans la durée et créer des emplois. Pour que ces objectifs soient atteints, l'impulsion et la volonté politiques doivent venir à la fois de l'UE et des États membres", a estimé Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission chargé de l'euro.
"Chacun doit fournir sa part d'efforts pour favoriser la relance économique", a renchéri le commissaire en charge des Affaires économiques, Pierre Moscovici.
France, Italie et Belgique ont un déficit ou une dette qui ne respecte pas les limites fixées en Europe et leurs projets de budget 2015 présentent "un risque de non-conformité". Une situation qui les expose en théorie à des sanctions financières, un scénario encore inédit.
"Soit un pays respecte les règles, soit il ne les respecte pas. Mais entre formuler un avis, et monter d'un cran dans les procédures, il y a une différence", a justifié le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans une interview parue vendredi dans huit titres de presse européens.
"Les pays n'aiment pas les leçons venant de Bruxelles. Je crois à une approche plus respectueuse des gouvernements et des Parlements nationaux", a-t-il encore souligné, rappelant toutefois que l'avis sur la situation budgétaire de ces pays "n?est pas franchement amical".
Dans son rapport, la Commission estime que cinq pays (Allemagne, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Slovaquie) ont présenté un projet de plan budgétaire conforme aux dispositions du pacte de stabilité, le carcan budgétaire européen, et que l'Estonie, la Lettonie, la Slovénie et la Finlande ont présenté un projet "globalement conforme".
Outre la France, l'Italie et la Belgique, l'Espagne, Malte, l'Autriche et le Portugal ont présenté un budget avec un risque de non-conformité avec les règles européennes.
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