Cinq mois de suspense laborieux, pour n'aboutir qu'à reconduire le chef du gouvernement et liquider les ministres les moins utiles ? Le remaniement ministériel annoncé au soir du dimanche 14 décembre a laissé les Français décontenancés.
Tant de bruit autour de si peu de changements : il y avait de quoi se demander si Nicolas Sarkozy, longtemps connu pour son habileté, n'avait pas perdu la main.
D'autre part, les politologues constataient dans ce remaniement - dicté par François Fillon - le signe d'une évolution de la Ve République.
Jusqu'à Sarkozy, le chef de l'Etat était le moteur de l'exécutif, et le Premier ministre était son fusible. Puis Sarkozy avait instauré une pratique sans précédent : le chef de l'Etat remplaçait le Premier ministre ; ce qui plaçait l'Elysée en première ligne et l'exposait aux coups. Une situation que de Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand et Chirac avaient su éviter...
Résultat : Sarkozy tombant aux enfers de l'impopularité et se réfugiant dans les réunions internationales, dont les Français n'ont cure ; et Fillon prenant sa revanche, en posant des conditions que Sarkozy n'était plus en état de refuser.
D'où ce gouvernement à l'image du Premier ministre, c'est-à-dire de la droite RPR d'avant Sarkozy : Michèle Alliot-Marie au Quai d'Orsay, Alain Juppé à la Défense ; disparition des américains Bernard Kouchner et Hervé Morin, et de figurantes comme Rama Yade ou Fadela Amara ; et réduction du nombre de centristes, ennemis de toujours de la chiraquie...
Cette défaite des centristes nourrit les débats télévisés (sans passionner les Français) : que veulent, que pensent Jean-Louis Borloo, Jean-Pierre Raffarin, Hervé Morin ? Sauront-ils s'entendre avec François Bayrou ? Voire écouter le chant de Mme Royal ?
Borloo déclare la guerre à Fillon dans Le Monde : le Premier ministre, dit-il, fut son principal opposant, sans quoi le bilan du ministère de l'Ecologie eût été encore meilleur... (Quel bilan ?, demande Nicolas Hulot sceptique).
Le problème de Sarkozy
Borloo n'est pas le seul dont le bilan soit incertain. Celui de l'Elysée n'est pas beaucoup plus net dans l'état actuel des choses, estiment des observateurs comme Jean-François Doridot, de l'institut Ipsos : La nomination de François Fillon était le moins risqué des scénarios au niveau politique, mais elle a un énorme inconvénient : elle n'est pas susceptible de provoquer un choc psychologique dans l'opinion. Cela ne suffira pas à renverser la tendance de l'impopularité du chef de l'Etat. Le vrai problème de Nicolas Sarkozy, c'est qu'il n'a pas de résultats. Jugement trop sévère, sans doute... L'essentiel, pour Sarkozy et sa garde rapprochée, est que cette sévérité ne soit pas partagée par trop d'électeurs d'ici à 2012.
Tant de bruit autour de si peu de changements : il y avait de quoi se demander si Nicolas Sarkozy, longtemps connu pour son habileté, n'avait pas perdu la main.
D'autre part, les politologues constataient dans ce remaniement - dicté par François Fillon - le signe d'une évolution de la Ve République.
Jusqu'à Sarkozy, le chef de l'Etat était le moteur de l'exécutif, et le Premier ministre était son fusible. Puis Sarkozy avait instauré une pratique sans précédent : le chef de l'Etat remplaçait le Premier ministre ; ce qui plaçait l'Elysée en première ligne et l'exposait aux coups. Une situation que de Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand et Chirac avaient su éviter...
Résultat : Sarkozy tombant aux enfers de l'impopularité et se réfugiant dans les réunions internationales, dont les Français n'ont cure ; et Fillon prenant sa revanche, en posant des conditions que Sarkozy n'était plus en état de refuser.
D'où ce gouvernement à l'image du Premier ministre, c'est-à-dire de la droite RPR d'avant Sarkozy : Michèle Alliot-Marie au Quai d'Orsay, Alain Juppé à la Défense ; disparition des américains Bernard Kouchner et Hervé Morin, et de figurantes comme Rama Yade ou Fadela Amara ; et réduction du nombre de centristes, ennemis de toujours de la chiraquie...
Cette défaite des centristes nourrit les débats télévisés (sans passionner les Français) : que veulent, que pensent Jean-Louis Borloo, Jean-Pierre Raffarin, Hervé Morin ? Sauront-ils s'entendre avec François Bayrou ? Voire écouter le chant de Mme Royal ?
Borloo déclare la guerre à Fillon dans Le Monde : le Premier ministre, dit-il, fut son principal opposant, sans quoi le bilan du ministère de l'Ecologie eût été encore meilleur... (Quel bilan ?, demande Nicolas Hulot sceptique).
Le problème de Sarkozy
Borloo n'est pas le seul dont le bilan soit incertain. Celui de l'Elysée n'est pas beaucoup plus net dans l'état actuel des choses, estiment des observateurs comme Jean-François Doridot, de l'institut Ipsos : La nomination de François Fillon était le moins risqué des scénarios au niveau politique, mais elle a un énorme inconvénient : elle n'est pas susceptible de provoquer un choc psychologique dans l'opinion. Cela ne suffira pas à renverser la tendance de l'impopularité du chef de l'Etat. Le vrai problème de Nicolas Sarkozy, c'est qu'il n'a pas de résultats. Jugement trop sévère, sans doute... L'essentiel, pour Sarkozy et sa garde rapprochée, est que cette sévérité ne soit pas partagée par trop d'électeurs d'ici à 2012.
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