Face à l'"ampleur des attaques de loups" ces dernières semaines, des bergers ont décidé d'aller crier leur désarroi à Paris et Strasbourg pour demander "un nouveau plan loup efficace".
Mobilisés à l'appel de la Fédération Nationale Ovine (FNO) et de la FNSEA, ils seront reçus jeudi au ministère de l'Agriculture par le ministre Stéphane le Foll et la directrice de cabinet de la ministre de l'Ecologie, alors qu'ils devaient initialement se rendre au ministère de l'Ecologie, ont indiqué des sources concordantes mercredi.
"On est partis mardi de Brioude (Haute-Loire), nous faisons une étape à Moulins, c'est une transhumance symbolique", a expliqué mercredi à l'AFP Claude Font, président de la section régionale ovine d'Auvergne.
De même, une trentaine d'éleveurs de moutons et de brebis de Champagne-Ardenne devaient se rendre "par leurs propres moyens" à Paris jeudi pour la manifestation anti-loup.
A Strasbourg, quelques dizaines d'éleveurs du Bas-Rhin et de la Moselle s'étaient rassemblés devant le Parlement européen, où une délégation a été reçue par l'eurodéputée (UMP) Anne Sander.
Quelque 300 éleveurs et bergers sont ainsi attendus jeudi dans les rues de la capitale. Le territoire compte en tout 50.000 éleveurs et 5,2 millions de brebis.
- Omniprésent et oppressant -
"Se faire dévorer par des loups n'a rien de naturel, on est contre le loup à partir du moment où il s'attaque à notre élevage, les chiffres sont là, on est pratiquement à 8.000 victimes et 29 départements touchés par cette prédation" depuis début 2014, a ajouté M. Font.
A ce jour, la population de loups est plutôt estimée à 300 avec une progression de la population de 15 à 20% par an, qui affole les bergers.
Au dernier recensement connu -remontant à fin août- l'administration comptabilisait cette année 4.800 victimes du loup, principalement des brebis. Environ 1.000 de plus que l'an dernier à la même date.
En 2013, près de 6.800 bêtes avaient été la proie du prédateur, soit plus du double qu'en 2009.
"Il y a un accroissement en terme d'attaques, et les protections comme les filets électriques, chiens patous, ou bergers supplémentaires n'y font rien", selon M. Font.
Claire, bergère dans le Diois (Drôme), -qui ne participait pas à la manifestation-, a relaté mercredi être elle aussi confrontée aux attaques de loups.
"C'est un stress énorme au quotidien, par exemple quand le chien aboie à 3h00 ou 5h00 du matin, c'est omniprésent et oppressant. Autour de moi les bergers se retrouvent dans le désarroi", a témoigné Claire.
Elle estime qu'"on ne peut pas éradiquer complètement le loup mais ceux qui ont voulu le surprotéger vont s'en mordre les doigts. Le loup se reproduit et se déplace hyper vite, les pétards d'effarouchement le font bien rire, il est très malin", ajoute la jeune femme.
- Louvetiers à la rescousse ? -
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