Professeur de philosophie au lycée caennais Sainte-Ursule, Michel Onfray a démissionné de l'Education nationale en 2002 pour créer " l'université populaire ", séries de cours thématiques destinés au grand public.
C'est l'arrivée de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de l'élection présidentielle de cette année-là qui a provoqué le déclic chez le philosophe : " si tant d'électeurs se tournent vers l'extrême droite, c'est par peur de l'inconnu . Il faut donc donner des pistes pour les éclairer ".
De la philosophie au cinéma
Il lance donc au mois d'octobre suivant sa "Contre-histoire de la philosophie", un séminaire qui s'intéresse aux figures méconnues de la philosophie à travers l'Histoire.
Le premier rendez-vous rassemble près de 600 personnes à l'amphithéâtre du musée des Beaux-Arts de Caen, pour un peu plus de 200 places assises.
Délocalisé au Café Mancel, à l'amphithéâtre Tocqueville de l'université puis à la Comédie de Caen, le séminaire remplit toutes les salles.
Michel Onfray, un des chefs de file de la pensée athée, n'est pas seul. Aujourd'hui, dix-sept enseignants bénévoles interviennent dans d'autres domaines comme l'art contemporain, le cinéma ou la bioéthique.
Une heure d'exposé, une heure de questions
Cette année, l'Université populaire propose pratiquement un cours chaque jour de la semaine dans neuf lieux différents. Le principe est simple : une heure d'exposé de l'intervenant, suivie d'une heure de questions.
"L'ambiance a beaucoup changé : les participants sont maintenant rompus à l'exercice et peaufinent leurs questions avant l'intervention ", remarquent les Maloux, un couple d'habitués depuis la naissance des séminaires.
Venus pour acquérir des connaissances en philosophie, ils ont vite adopté d'autres matières, séduits par la formule.
La bêtise recule
Et ils se sont investis : ils font partie de la petite équipe qui filme désormais les interventions dans chaque domaine, en parallèle aux enregistrements audio effectués par France Culture.
"C'est aussi l'occasion de lier des amitiés et de rencontrer des gens passionnants ", ajoutent-ils.
C'est d'ailleurs l'une des motivations premières de Michel Onfray : inviter à " réfléchir dans la même direction ", en promouvant une philosophie à destination de tous, et des cours " sans rapport de « domination ". En deux mots, une philosophie " populaire ". "Je ne veux pas inciter les Caennais à réfléchir comme moi. Je souhaite les inviter à réfléchir, tout court. Car plus nous réfléchissons, plus la bêtise recule ! " Une approche de la discipline à " l'exact contraire ", selon lui, de celle des penseurs universitaires, milieu dans lequel le philosophe compte d'ailleurs de farouches détracteurs.
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