Le tribunal de commerce de Marseille se prononcera vendredi sur la mise en cessation de paiement de la SNCM, a indiqué mardi le secrétaire du comité d'entreprise de la compagnie Marcel Faure.
Lors de l'audience de mardi, le juge enquêteur désigné par le tribunal a conclu à la réalité de la cessation de paiement, contestée par les syndicats, a précisé M. Faure devant la presse, à la sortie.
Il a estimé probable la mise en redressement judiciaire de la compagnie maritime, en commentant: "Il est clair que c'est mal engagé", au vu des conclusions du juge enquêteur.
L'actionnaire majoritaire de la SNCM, Transdev, a provoqué le dépôt de bilan de la compagnie en exigeant le remboursement de prêts à court terme début novembre. La direction a aussitôt demandé la mise en cessation de paiement et le placement en redressement judiciaire, demandes examinées mardi par le tribunal.
Direction et actionnaire majoritaire espèrent que ce passage par le tribunal de commerce leur permettra de s'affranchir des condamnations européennes, soit un peu plus de 400 millions d'aides publiques à rembourser - tout en conservant le contrat, essentiel pour la compagnie, de délégation de service public (DSP) pour la desserte de la Corse, que la SNCM détient jusqu'en 2022.
Les syndicats dénoncent eux la "faillite organisée" et contestent la réalité de la cessation de paiement.
Ils craignent une liquidation pure et simple de la compagnie et estiment que le redressement judiciaire non seulement ne permettra pas d'éviter les amendes de Bruxelles mais risque de faire perdre à la compagnie, la DSP.
Pendant l'audience, une centaine de salariés de l'entreprise, qui en compte 2.000, s'étaient rassemblés sous la pluie derrière une banderole SNCM devant le tribunal de commerce. La SNCM emploie 1.500 personnes en CDI, environ 2.000 en incluant les CDD réguliers.
Lundi, des représentants syndicaux des agents du ports et des dockers avaient fait part de leur inquiétude sur l'avenir de la compagnie et les répercussions possibles sur l'économie portuaire.
Mardi, dans Le Parisien/Aujourd'hui en France, le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille, Jacques Pfister, a estimé que la liquidation de la compagnie maritime était "la seule solution".
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