L'OCDE a jugé mardi dans son dernier exercice de prévisions que la zone euro faisait peser un "risque majeur" sur l'économie mondiale, justifiant de nouvelles mesures monétaires et des politiques budgétaires plus souples.
"La zone euro s'approche du point mort et fait peser un risque majeur pour la croissance mondiale, avec un chômage qui reste élevé et une inflation qui reste loin de l'objectif" de 2% de la Banque centrale européenne (BCE), selon l'OCDE.
Elle prévoit pour la zone euro une croissance de 0,8% cette année, 1,1% l'an prochain et 1,7% en 2016.
Face à cette conjoncture peu dynamique, l'Organisation de coopération et de développement économiques écrit dans son rapport d'automne sur les perspectives économiques mondiales que "le rythme plus lent de consolidation budgétaire structurelle () que la France et l'Italie proposent dans le cadre de leurs budgets 2015 semble justifié".
La remarque intervient au moment où la Commission européenne peine à valider les projets de budget français et italien.
Intervenant dans un autre débat sensible, l'OCDE répète que la BCE doit prendre "des mesures supplémentaires", par exemple "davantage d'achats d'obligations sécurisées et de titres adossés à des actifs (ABS), et aussi des achats d'obligations souveraines () et d'obligations d'entreprises".
"Un appui monétaire plus important est essentiel sans quoi une période prolongée de faible inflation voire même de déflation est au bout du chemin", prévient l'économiste en chef de l'OCDE Catherine Mann, dans un propos introductif.
A propos de la France plus précisément, l'OCDE a encore un peu baissé sa dernière prévision de croissance 2015, à 0,8% contre 0,9% estimés début novembre. Le gouvernement français a lui bâti son budget 2015 sur une hypothèse de 1%.
Selon l'OCDE l'économie française devrait ensuite croître de 1,5% en 2016 (contre 1,7% selon le gouvernement).
L'organisation prévient que le chômage ne baissera pas en France avant 2016, touchant autour de 10% de la population active soit le double de l'Allemagne, et que cette même année la dette publique dépassera le seuil symbolique de 100% du Produit intérieur brut.
L'OCDE, groupement de 34 économies avancées, juge que la France, même en ralentissant son rythme d'ajustement budgétaire, doit "mettre en place un contrôle plus serré de la dépense publique", et "avancer sur les réformes structurelles".
Pour le reste du monde, l'OCDE a dans l'ensemble confirmé les prévisions faites le 6 novembre peu avant le sommet du G20, dressant le portrait d'une économie "à petite vitesse".
La croissance mondiale devrait atteindre 3,3% cette année, 3,7% l'an prochain puis 3,9%, tirée notamment par les Etats-Unis (2,2% puis 3,1% puis 3,0%), la Chine (7,3% puis 7,1% puis 6,9%) et le Royaume-Uni (3,0%, 2,7% puis 2,5%).
Le rythme sera donc ralenti la zone euro, avec une France à la peine et une Italie encore plus embourbée (l'OCDE voit une récession de 0,4% en 2014, puis des taux de croissance de 0,2% et 1%), face à une Allemagne plus robuste (1,5% de croissance en 2014 puis 1,1% et 1,8%).
Un autre maillon faible pour la croissance mondiale, hors Europe, est le Japon avec une croissance attendue à 0,4% en 2014 puis 0,8% puis 1,0%.
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