Le pape François a atterri à Strasbourg lundi peu avant 10h00 pour une visite éclair au Parlement européen, puis au Conseil de l'Europe, a constaté l'AFP.
Il doit prononcer deux discours solennels devant ces deux institutions lors de cette visite de quatre heures, la plus courte d'un pape à l'étranger.
Le pape François espère redonner à Strasbourg de l'élan à une Europe plongée dans la crise et menacée de replis nationalistes lors d'une visite éclair aux institutions européennes.
Pas de sortie, pas de bain de foule, pas de rencontre avec les catholiques français: ce déplacement de quatre heures, le plus court d'un pape à l'étranger, est purement institutionnel. Du chômage à l'immigration et à l'Ukraine, les enjeux sont vastes.
Le pape a été reçu au nom du gouvernement français par la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, numéro trois du gouvernement.
François prendra la parole devant le Parlement européen, où siègent des élus des 28 pays de l'Union européenne, puis devant le Conseil de l'Europe, une organisation intergouvernementale représentant 47 Etats. Il s'entretiendra aussi brièvement avec le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, le président en exercice de l'UE, l'Italien Matteo Renzi, et le président de la Commission, Jean-Claude Juncker.
Le dernier pape à s'être rendu dans ces assemblées était Jean Paul II en 1988, quand l'Europe était encore coupée en deux.
Des forces de sécurité importantes seront déployées, et le pape fera tous ses déplacements dans une voiture officielle française. Les fidèles devront se contenter de suivre les discours sur un écran géant à la cathédrale de Strasbourg.
Le fait que Jorge Bergoglio ne mette même pas le pied dans cette cathédrale qui fête son millénaire a suscité la déception, mais le Vatican a promis une visite en France pour 2015.
Après Jean Paul II et Benoît XVI, qui évoquaient les racines chrétiennes de l'Europe, les discours de François interviennent dans une période de tensions : chômage, immigration, débats de société difficiles et menace d'une nouvelle guerre froide avec le conflit en Ukraine.
Premier pape du "Nouveau monde", populaire auprès des croyants et des non-croyants, Jorge Bergoglio a souvent semblé critique à l'égard d'un continent selon lui "fatigué", alors que les élections européennes de mai ont confirmé une poussée de l'extrême droite.
- Laïcité en question -
A l'invitation du président du Parlement européen, le socialiste allemand Martin Schulz, le pape ne vient pas en tant que "chef d'Etat" mais fort de la "grande autorité que lui reconnaît une bonne partie de la communauté internationale", selon son porte-parole Federico Lombardi.
Ce n'est pas l'avis de l'eurodéputé français Jean-Luc Mélenchon (gauche radicale) qui a estimé au nom de la laïcité que le pape n'avait "rien" à faire dans cet hémicycle.
Pour protester contre cette visite, une femen ukrainienne s'est exhibée brièvement lundi, seins nus, sur l'autel du choeur de la cathédrale de Strasbourg.
Dans une tribune au quotidien du Vatican, l'Osservatore Romano, Martin Schulz a cependant estimé que cette visite pourrait "sortir l'Europe de sa torpeur" et assuré qu'elle n'était en rien "une attaque contre la laïcité".
Le message du pape devrait avoir une forte dimension sociale: pour lui, les catholiques doivent apporter leur "contribution propre" au projet européen en défendant "la solidarité avec les exclus", depuis les jeunes au chômage jusqu'aux personnes âgées marginalisées, a expliqué le secrétaire d'Etat du Vatican Pietro Parolin.
François devrait ainsi rappeler aux Européens leur longue histoire de migrations et leur devoir d'accueillir les immigrés, dans le respect des différences, en particulier les musulmans.
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