Après une semaine de discussions acharnées, Téhéran et les grandes puissances n'ont pas réussi à s'entendre lundi à Vienne sur le programme nucléaire iranien et se sont donné jusqu'à l'été 2015 pour sceller un accord international.
Ce résultat, un échec par rapport à l'ambition de conclure lundi soir, préserve les chances du dialogue. Cela pourrait aussi susciter une levée de boucliers chez les durs à Washington et à Téhéran contre le président américain Barack Obama et son homologue iranien, le modéré Hassan Rohani.
Selon le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond, l'accord intérimaire de Genève du 24 novembre 2013, sous l'égide duquel a lieu la négociation, sera prolongé de sept mois.
"Il n'a pas été possible d'obtenir un accord à la date limite" de lundi soir, a reconnu M. Hammond devant des journalistes. "Nous avons en conséquence prolongé (les négociations) jusqu'au 30 juin 2015", a-t-il annoncé.
Une première réunion serait programmée en décembre, en un lieu et à un niveau restant à préciser.
- 'Accord politique au 1er mars 2015' -
Un diplomate occidental a expliqué à l'AFP que les discussions seraient échelonnées entre une partie proprement politique, jusqu'au "1er mars 2015", les quatre mois suivants étant consacrés à l'affinage des détails, jusqu'au "1er juillet" prochain.
L'Iran va bénéficier d'un dégel de ses avoirs à hauteur de 700 millions de dollars par mois (564,2 M EUR) pendant cette période, et s'abstiendra en échange d'une partie de ses activités nucléaires.
Les discussions se poursuivaient lundi après-midi à Vienne, selon M. Hammond, portant sur la formulation précise du texte de cette nouvelle prolongation.
Le groupe "5+1" (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et l'Iran tentent de mettre fin à 12 ans de tensions internationales sur le programme nucléaire controversé de Téhéran.
Les grandes puissances exigent que l'Iran réduise ses capacités nucléaires, afin d'exclure tout débouché militaire. Téhéran, qui soutient que son programme nucléaire est strictement pacifique, revendique son droit à une filière nucléaire civile complète et demande la levée des sanctions économiques occidentales qui l'asphyxient.
Un accord complet lundi soir aurait redonné du souffle à l'économie iranienne, grâce à la levée de l'embargo occidental sur le pétrole. Il offrirait des perspectives de normalisation entre l'Iran et l'Occident, voire des coopérations sur l'Irak et la Syrie.
Sept jours de pourparlers frénétiques dans la capitale autrichienne entre les sept pays concernés, sous l'égide de la négociatrice de l'Union européenne Catherine Ashton, n'ont pas permis de rapprocher totalement les positions sur l'enrichissement d'uranium par l'Iran et les sanctions occidentales contre Téhéran.
Ce sont les deux points clés d'un règlement politique complet.
Lundi, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif et ses homologues américain John Kerry, chinois Wang Yi, français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond, russe Sergueï Lavrov et allemand Frank-Walter Steinmeier - étaient tous rassemblés pour la première fois depuis une semaine à Vienne.
Mais leur réunion n'a servi qu'à entériner l'échec de leurs efforts.
- Scénarios pour la suite -
Hassan Rohani doit s'exprimer à la télévision à 18H00 GMT. La prolongation des pourparlers sera délicate politiquement pour lui-même et Barack Obama, tous deux aux prises avec ce que l'analyste Kelsey Davenport, interrogée par l'AFP, appelle "les durs qui, à Washington comme à Téhéran, veulent saboter l'accord".
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