"Florange, c'est le symbole qu'après une crise, la réussite est possible" et "ce symbole-là vaut pour la France toute entière". De retour lundi pour la troisième fois en trois ans en ce lieu emblématique, François Hollande s'est accordé un large satisfecit, faisant fi des controverses.
Engagements tenus, a souligné le chef de l'Etat. Le refus de tout plan social et le reclassement des 630 personnes concernées par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en avril 2013 ? "Aujourd'hui, je constate qu'il y a plus de 2.100 salariés sur le site de Florange", s'est-il félicité.
Les investissements exigés du groupe ArcelorMittal ? Le président a fait ses comptes: "146 millions d'euros dont 86 ont été déjà pleinement engagés" pour un montant total envisagé de 240 millions d'euros. Et il entend bien maintenir "la pression" sur le groupe pour qu'il en soit ainsi.
La création à Uckange, commune voisine de Florange, d'une plateforme publique de recherche et de développement industriel ? Tenu aussi. Le président a inauguré lundi le site. Baptisé "Métafensch", il doit ouvrir ses portes d'ici à la fin 2015 dans les locaux classés et réhabilités d'une friche industrielle.
"Ma conviction, c'est que la Lorraine est une terre industrielle d'avenir", a-t-il proclamé.
A Florange, François Hollande a honoré une promesse faite aux ouvriers d'ArcelorMittal après la fermeture des hauts fourneaux d'y revenir chaque année "pour veiller aux engagements qui ont été pris". Mais le chef de l'Etat a soigneusement évité la trentaine de manifestants de la CGT et les quelques dizaines de badauds qui l'attendaient à la porte principale des "grands bureaux" d'Arcelormittal. Un "manque de respect", a pesté un syndicaliste.
-'Sur les lieux du crime' -
Au siège local d'ArcelorMittal, François Hollande a rencontré la direction, des représentants du personnel, même si la CGT et FO ont décliné l'invitation, ainsi que d'anciens salariés des hauts fourneaux reclassés au sein du groupe.
"Pour les gens d'Arcelor tout s'est bien passé, pas de problème, mais on a des collègues, des sous-traitants, une vallée", a glissé l'un d'eux. "C'est vrai que pour les sous-traitants, ça a été extrêmement difficile", a concédé le président, "c'est la faiblesse du plan" de novembre 2012, "celle que je reconnais".
Sa première visite à Florange lors de la campagne présidentielle de 2012 avait suscité beaucoup d'espoirs parmi les ouvriers sidérurgistes.
Juché sur une camionnette de l'intersyndicale, le candidat avait promis de faire voter une loi contraignant les "grandes firmes" désireuses de se séparer d'une unité de production à "la céder à un repreneur" afin d'éviter son démantèlement.
Cette loi "a été non seulement votée mais appliquée", récemment dans le Limousin, s'est-il félicité lundi.
Mais pour beaucoup d'ouvriers d'ArcelorMittal, la fermeture des hauts fourneaux de Florange a pris des allures de "trahison".
Elle restera comme un "tournant du quinquennat", a jugé Aurélie Filippetti, ex-ministre de la Culture et députée de la circonscription de Florange. La commune voisine de Hayange est tombée dans l'escarcelle du Front national en mars et c'"est une tragédie politique", conséquence du "manque de volontarisme" du chef de l'Etat, a-t-elle ajouté.
Vice-président du FN, Florian Philippot a fustigé François Hollande "revenu sur les lieux du crime", selon lui. "Il avait fait une promesse pendant la campagne en 2012, que les hauts fourneaux ne ferment pas (et) ils ont fermé", a-t-il dénoncé.
En revanche, l'ex-leader CFDT de Florange Edouard Martin, devenu député européen sous les couleurs du PS, a salué les "180 millions euros d'investissement (réalisés) à Florange", qui ont permis de "sauver plus de 2.000 emplois". "On ne s'est pas battu pour rien", a-t-il souligné.
Dans l'après-midi, François Hollande devait encore se rendra à Commercy (Meuse) pour inaugurer cette fois l'usine Safran-Albany où seront fabriqués des aubes et des carters destinés à des moteurs d'avions de nouvelle génération qui équiperont notamment l'Airbus A320 Neo et le Boeing 737 Max.
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