L'équipe de France de Coupe Davis s'est réveillée lundi encore sonnée par l'ampleur de sa défaite en finale contre la Suisse de Roger Federer et doit maintenant répondre à pas mal d'interrogations pour repartir de l'avant.
. Arnaud Clément doit-il continuer ?
Le capitaine était lié à la Fédération française (FFT) par un contrat de deux ans qui arrive à échéance. Son président Jean Gachassin lui a déjà renouvelé sa confiance. Mais avant de prolonger son capitaine, il devra en référer aux joueurs, qui avaient participé activement à sa nomination en 2012. Rien ne suggère que ceux-ci devraient aller à l'encontre d'une prolongation de Clément. La défaite a été collective et il ne peut en porter seul la responsabilité. Plus que ses options tactiques ou son manque d'impact sur le banc, on peut lui reprocher sa communication hasardeuse concernant la blessure de Jo-Wilfried Tsonga. Personne, en outre, ne s'impose naturellement pour lui succéder.
. Tsonga et Richard Gasquet vont-ils s'en remettre ?
La Coupe Davis va laisser un goût âcre dans la bouche de Tsonga. Le N.1 français s'est toujours beaucoup investi dans cette équipe, dont il est le pilier. Mais il n'en a pas été récompensé jusqu'ici. Déjà absent lors de la finale 2010 en Serbie, pour une blessure à un genou, il a manqué cette fois-ci le double et le troisième simple en raison d'un bras droit douloureux. Ses pleurs pendant la Marseillaise avant le double samedi en disent long sur sa déception, qu'il aura du mal à évacuer. "On ne peut pas revenir en arrière. Je vais regarder devant et puis voilà", a-t-il vaguement espéré. Gasquet devrait avoir moins de mal à s'en remettre. Excellent toute l'année en Coupe Davis (4 victoires, 0 défaite avant cette finale), il n'a pas joué son meilleur tennis lors du double. Mais dimanche, face à Federer, il a fait de son mieux contre un adversaire qui lui était de toute évidence nettement supérieur. "Il faut encaisser, c'est dur pour tout le monde. La qualité des grands champions est de savoir réagir, rebondir, réfléchir à comment y arriver. Je suis persuadé que mon groupe a cette force", a estimé Clément.
. L'union sacrée va-t-elle être préservée ?
Entre blessures et doutes existentiels, les Bleus ne se sont pas toujours tous consacrés à la Coupe Davis avec la même dévotion que pour cette finale. Il faudra voir si ses coéquipiers considèrent que Tsonga a été absolument honnête en se jugeant capable de disputer le premier simple, même s'il avait déjà ressenti des douleurs au bras quelques jours plus tôt. Gaël Monfils, le meilleur Français du week-end, conservera-t-il la même motivation, lui qui a souvent tendance à se disperser ? Et Gilles Simon se satisfera-t-il encore longtemps de son statut de remplaçant ? Avec son quatuor majeur, la France a une multitude d'options tactiques. Mais la question se pose de savoir si elle ne serait pas plus forte avec une hiérarchie plus claire et une équipe de double mieux établie.
. Qu'attendre de la campagne 2015 ?
Federer a gagné dimanche sa première Coupe Davis à 33 ans. Les Français, qui ont 29 ans ou moins, Julien Benneteau mis à part, ont donc en théorie un peu de temps devant eux. Mais ils vont devoir digérer sans tarder, et s'attacher à remonter au classement mondial. Monfils est le seul Tricolore à avoir atteint les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem en 2014 (à l'US Open). Et, comme l'ont prouvé les Suisses, rien ne vaut les matches de haut niveau pour se préparer à la Coupe Davis. En l'absence de l'Espagne, reléguée dans le groupe I, 2015 offre une belle occasion de rebondir. Si elle se sort du piège allemand, du 6 au 8 mars, la France pourrait ensuite visiter les Etats-Unis en quarts, puis peut-être la République tchèque en demi-finales, ce qui n'aurait rien d'insurmontable. En finale, la Suisse ou la Serbie de Novak Djokovic pourraient être au rendez-vous.
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