En visite à Florange pour la troisième fois en trois ans, François Hollande a assuré lundi avoir respecté ses engagements à l'égard du bassin sidérurgique de Florange, malgré la fermeture des hauts fourneaux en 2013.
Après l'inauguration d'un centre de recherche et de développement dans la commune voisine d'Uckange, qui figurait au nombre de ses engagements, le chef de l'Etat a gagné Florange en évitant la trentaine de manifestants de la CGT et les quelques dizaines de badauds qui l'attendaient à la porte principale des grands bureaux d'Arcelormittal. Un "manque de respect", a pesté un des syndicalistes.
Auparavant, M. Hollande avait rappelé ses promesses à l'égard de ce site symbolique de la situation industrielle en France. "Ma conviction, c'est que la Lorraine est une terre industrielle d'avenir", a-t-il déclaré.
Parmi ces engagements, a rappelé le chef de l'Etat, le refus de tout plan social et le reclassement des 630 personnes concernées. "Aujourd'hui, je constate qu'il y a plus de 2.100 salariés sur le site de Florange", a-t-il dit.
M. Hollande s'est également félicité des investissements exigés du groupe ArcelorMittal, "146 millions d'euros dont 86 ont été déjà pleinement engagés" pour un montant total espéré de 240 millions d'euros.
Troisième engagement, la création à Uckange de cette plateforme publique de recherche et de développement industriel en présence de dirigeants d'entreprises impliquées dans l'opération (Safran, Ascométal, Eramet et Derichebourg). Baptisé "Métafensch", ce site doit ouvrir ses portes d'ici à la fin 2015. Il sera hébergé dans une friche industrielle classée et réhabilitée.
A Florange, François Hollande honore une promesse faite aux ouvriers d'ArcelorMittal après la fermeture des hauts fourneaux d'y revenir chaque année "pour veiller aux engagements qui ont été pris". Il doit y rencontrer la direction, des représentants du personnel et d'anciens salariés des hauts fourneaux reclassés au sein du groupe ArcelorMittal. La CGT et FO ont cependant décliné l'invitation.
La première visite de François Hollande à Florange lors de la campagne présidentielle de 2012 avait suscité beaucoup d'espoirs parmi les ouvriers sidérurgistes.
Juché sur une camionnette de l'intersyndicale, le candidat avait promis de faire voter une loi contraignant les "grandes firmes" désireuses de se séparer d'une unité de production à "la céder à un repreneur" afin d'éviter son démantèlement.
Pour beaucoup d'ouvriers d'ArcelorMittal cependant, la fermeture des hauts fourneaux de Florange a signé la "trahison" du chef de l'Etat.
- 'Trouble-fête' -
Elle restera comme un "tournant du quinquennat", a jugé Aurélie Filippetti, ex-ministre de la Culture et députée de la circonscription de Florange, présente à Uckange à l'arrivée de François Hollande. Le fait que la commune voisine de Hayange soit tombée dans l'escarcelle du FN en mars "est une tragédie politique", conséquence du "manque de volontarisme" du chef de l'Etat, a-t-elle ajouté.
En revanche, l'ex-leader CFDT de Florange Edouard Martin devenu député européen PS a salué les "180 millions euros d'investissement (réalisés) à Florange", qui ont permis de "sauver plus de 2000 emplois". "On ne s'est pas battu pour rien", a-t-il souligné.
A ces détracteurs, François Hollande devait faire valoir que les engagements de l'accord conclu entre ArcelorMittal et le gouvernement Ayrault en 2012 ont été tenus. Une "solution" a ainsi été trouvée pour les 629 salariés des hauts fourneaux, dont 257 ont quitté le groupe sur une base volontaire et les autres ont été reclassés au sein de l'entreprise.
Mais outre les sidérurgistes désabusés à Florange, d'autres acteurs pourraient jouer les trouble-fête sur le parcours présidentiel en Lorraine.
Des agriculteurs avaient aussi prévu des actions en Moselle et en Meuse pour "sensibiliser" le président à leurs difficultés.
Dans l'après-midi, François Hollande se rendra à Commercy (Meuse) pour inaugurer cette fois l'usine Safran-Albany où seront fabriqués des aubes et des carters destinés à des moteurs d'avions de nouvelle génération qui équiperont notamment l'Airbus A320 Neo et le Boeing 737 Max.
Le site, qui a ouvert ses portes au printemps et emploie déjà 90 personnes, doit générer 400 emplois directs d'ici 2018.
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