La nouvelle coalition parlementaire, dévoilée vendredi en Ukraine, s'est engagée à faire de l'adhésion à l'Otan une priorité, accentuant l'ancrage occidental du pays qui célébrait le même jour l'anniversaire de la révolte du Maïdan en présence du vice-président américain.
Sur la célèbre place du centre de Kiev, une foule s'est réunie dans la soirée pour commémorer le mouvement de contestation pro-occidentale qui y a pris forme le 21 novembre 2013 et a fini par renverser le régime prorusse alors en place.
Souvent enveloppées dans un drapeau ukrainien, parfois en larmes, des milliers de personnes sont venues se recueillir sur la place où de petites bougies reproduisaient un gigantesque trident, l'emblème du pays.
Un an après ce mouvement populaire qui a divisé l'Ukraine et exacerbé les tensions entre l'Occident et la Russie, les pro-occidentaux ont renforcé leurs positions.
Grands gagnants des législatives du 26 octobre, cinq partis pro-occidentaux ont annoncé être tombés d'accord pour former une coalition majoritaire au Parlement et rapprocher le pays de l'Otan.
Selon le texte de leur accord, le Parlement s'engage à modifier d'ici la fin de l'année la législation nationale afin d'"annuler le statut non-aligné de l'Ukraine" et "relancer la politique en vue d'une adhésion à l'Otan".
Ce projet risque de provoquer la colère de la Russie, soucieuse de garder l'Ukraine dans son orbite, tout en soutenant les séparatistes prorusses qui tentent de faire sécession depuis avril dans l'est du pays.
Dans une adresse à la Nation à l'occasion de l'anniversaire du Maïdan, le président Porochenko a promis de lancer les réformes permettant à l'Ukraine de demander en 2020 une adhésion à l'Union européenne.
A cette fin, le Premier ministre Arseni Iatseniouk, apprécié par des bailleurs de fonds occidentaux, va conserver son poste, mais le gouvernement doit être "complètement rénové", a-t-il expliqué.
- La Russie risque l'isolement -
Les Occidentaux accusent la Russie d'envoyer des troupes et du matériel militaire lourd chez son voisin, ce que Moscou dément.
A Kiev, le vice-président américain Joe Biden a adressé une mise en garde à la Russie, la menaçant d'un isolement accru et "un prix plus élevé" à payer pour cette agression.
"Il est tout simplement inacceptable qu'au 21e siècle des pays tentent de redessiner par la force les frontières en Europe () ou interviennent militairement parce qu'ils n'aiment pas la décision prise par leur voisin", a dit Joe Biden dans une nette allusion à l'annexion de la Crimée et au conflit dans l'Est de l'Ukraine.
M. Biden s'est en revanche abstenu d'annoncer une nouvelle assistance militaire que les autorités de Kiev semblaient espérer pour lutter contre les rebelles.
Vendredi, le Pentagone a annoncé que l''armée américaine avait fourni trois radars anti-mortiers, destinés à détecter et localiser les positions de tir, à l'Ukraine.
Les radars ont été envoyés à Kiev à bord d'un avion-cargo C-17 qui a accompagné M. Biden.
Au total, 20 radars anti-mortiers doivent être livrés à l'Ukraine au cours des prochaines semaines.
Depuis le début de la crise, Washington a consacré une aide de 118 millions de dollars pour la fourniture d'équipements non létaux (casques, gilets pare-balles, véhicules, radios) aux forces de sécurité ukrainiennes.
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