En renversant un Roger Federer diminué par sa blessure au dos, Gaël Monfils a fait oublier la défaite de Jo-Wilfried Tsonga devant Stan Wawrinka et laissé la France et la Suisse dos à dos en finale de la Coupe Davis, vendredi à Villeneuve d'Ascq.
La France, en quête de son dixième Saladier d'argent, a le plus mal débuté. Mais c'est la Suisse, jamais sacrée, qui paraît dans la situation la moins confortable avant le double de samedi, lequel devrait, comme souvent, s'avérer décisif.
Sèchement battu par Monfils (6-1, 6-4, 6-3), Federer est quoi qu'il en dise apparu affaibli par la blessure au dos qui l'avait empêché de disputer la finale du Masters, dimanche dernier à Londres.
Le N.2 mondial a expliqué après coup ne pas avoir ressenti de douleurs, mais avoir peiné à détacher ses pensées de son dos. Il a aussi insisté sur le fait que, manquant d'entraînement sur la surface, il avait eu du mal à s'y adapter et s'était senti mieux vers la fin de la partie.
Mais l'encadrement helvète va devoir soigneusement définir sa stratégie. Il devra décider s'il laisse Federer disputer le double, choix le plus vraisemblable, ou le préserve pour les simples de dimanche.
La Suisse est dépourvue de solutions de remplacement satisfaisantes. Si Federer était finalement économisé, Marco Chiudinelli, seulement 212e mondial, serait alors aligné aux côtés d'un Wawrinka très convaincant devant Tsonga (6-1, 3-6, 6-3, 6-2).
Arnaud Clément, le capitaine français, va aussi pouvoir cogiter. Il devra décider s'il maintient sa confiance à Tsonga, et l'associe à Richard Gasquet, ou s'il garde son N.1 en réserve pour dimanche et aligne une paire Gasquet/Julien Benneteau.
- Tsonga, l'estomac noué -
Tsonga, lui, n'a pas caché où allait sa préférence. "Evidemment, j'ai envie de me racheter pour ne pas rester là-dessus", a-t-il lâché, tout en admettant que la décision ne lui revenait pas.
Devant les 27.432 spectateurs rassemblés dans le stade Pierre-Mauroy, un record pour un match de Coupe Davis, le leader tricolore n'a jamais réussi à se remettre d'un début de match catastrophique.
Tsonga n'a pas l'habitude de décevoir en Coupe Davis. C'est seulement sa cinquième défaite en 21 simples. Mais il n'a jamais non plus battu le moindre membre du Top 10 dans cette compétition.
L'estomac noué, le N.12 mondial a complètement subi dans le premier set le jeu de Wawrinka qui, a contrario, avait rarement fait des merveilles en Coupe Davis auparavant (20 victoires, 13 défaites en simple).
Le Suisse a immédiatement démontré qu'il avait récupéré moralement de sa défaite douloureuse en demi-finale du Masters, face à Federer. Il avait gâché quatre balles de match avant de s'incliner.
Le vainqueur de l'Open d'Australie en janvier a constamment agressé Tsonga, qui s'est tout de même relâché dans le deuxième set. Mais ce mieux n'a été que passager.
Le Français a baissé à nouveau d'un ton au service dans la troisième manche, qu'il a abandonnée au N.4 mondial, non sans avoir sauvé deux balles de set et tenté de réveiller un public parfois un peu atone.
- La rage de Monfils -
Avec 61 coups gagnants et son revers magique, Wawrinka, plus tranchant sur les points importants, a fini par faire tomber le couperet sur la tête de Tsonga (39) dans le quatrième set.
Au pied du mur après la défaite de son coéquipier, Monfils, souvent pointé du doigt pour son inconstance, a réagi en champion, en sautant à la gorge de Federer dès les premiers échanges.
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