La justice commerciale a validé vendredi l'essentiel des propositions de reprise du numéro quatre français de l'ameublement, le groupe en difficulté Mobilier européen (enseignes Fly, Atlas et Crozatier), ce qui entraînera la suppression d'un millier d'emplois sur plus de 3.600.
Au total, 1.003 salariés vont perdre leur emploi, dont 128 se verront proposer des offres de reclassement, a précisé un porte-parole du groupe placé en redressement judiciaire en septembre.
Les différents projets de reprise des entités composant le groupe seront effectifs au 1er décembre, a précisé la chambre commerciale du TGI de Mulhouse (Haut-Rhin) dans son jugement transmis à l'AFP.
La région de Mulhouse, où le groupe a son siège et où il exploite plusieurs magasins, devrait payer le plus lourd tribut social, avec environ un tiers des suppressions d'emplois.
Mobilier européen exploite actuellement plus de 180 magasins partout en France. Les 91 établissements exploités en franchise (sous les marques Fly, Atlas et Crozatier) devraient tous être repris, et leurs quelque 1.600 emplois préservés.
En revanche, sur les 95 magasins gérés directement par Mobilier européen, 44 vont fermer, a précisé le groupe. Parmi les établissements préservés, six (quatre Fly et deux Atlas) passeront sous l'enseigne But.
Cette décision, globalement attendue, n'en est pas pour autant "à 100% satisfaisante", car "il y a plus de 1.000 emplois détruits", a déploré Sandra Ragon, déléguée CFDT.
La procédure de sauvegarde, lancée le 18 juin, "a été éprouvante pour les gens" du fait de sa durée, a-t-elle expliqué.
- L'inventeur du 'supermarché du meuble' -
"Certains salariés ont 20 ans d'ancienneté () Il va falloir qu'ils se perfectionnent, se remettent à niveau", a souligné Mme Ragon.
Pour Patrick Driau, délégué CFDT, c'est le scénario "le moins pire" qui a été retenu: "On a pu préserver ce qui était préservable."
"C'est une page qui se tourne, la fin d'une histoire familiale commencée dans les années 1950", a commenté Philippe Rapp, coprésident du groupe familial homonyme qui détient Mobilier européen. Et M. Rapp de rappeler que son groupe avait été l'inventeur du concept de "supermarché du meuble".
L'entreprise a débloqué 20 millions d'euros pour financer le futur plan social, enveloppe qui a fait l'objet d'un accord avec les représentants des salariés, a indiqué la direction.
De leur côté les salariés ont obtenu de l'Etat 2.000 euros par salarié licencié pour financer un plan de reclassement, une aide que devrait compléter le Conseil régional d'Alsace.
Les salariés avaient manifesté à plusieurs reprises ces dernières semaines en Alsace pour obtenir un engagement financier de leur direction. Ils avaient également été reçus au ministère du Travail à Paris.
Parmi les cinq offres de reprise validées vendredi par le tribunal, la plus importante émane de la société NF Holding, emmenée par l'ancien directeur financier de Mobilier Européen, Nicolas Finck: elle vise à reprendre 80 magasins Fly, dont 41 en franchise.
"Le secteur du meuble souffre en ce moment, mais il y a aujourd'hui une place pour un acteur français qui propose des meubles de qualité, de style, à prix abordables, échappant au diktat de la banalisation et de la standardisation", a commenté M. Finck.
La déconfiture de Mobilier européen survient dans un contexte très morose : depuis 2012, les ventes de meubles en France ont décroché de 13%.
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