Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a lancé vendredi une offensive majeure pour s'emparer de la totalité de la ville irakienne de Ramadi dont la prise lui permettrait d'asseoir son autorité sur la province occidentale stratégique d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie.
A l'étranger, les Occidentaux, particulièrement la France, s'inquiètent de plus en plus de l'embrigadement de plusieurs de leurs ressortissants dans cette organisation extrémiste qui sévit dans les vastes régions qu'elle contrôle en Irak comme en Syrie.
Responsable de terribles atrocités et accusé par l'ONU de crimes contre l'Humanité, ce groupe sunnite cherche à prendre la totalité de Ramadi (100 km à l'ouest de Bagdad), l'une des dernières zones urbaines encore partiellement sous le contrôle des forces gouvernementales dans la province d'Al-Anbar.
Selon un responsable, l'EI a lancé "une attaque surprise depuis le nord, l'ouest, l'est et le sud", en faisant notamment exploser des voitures piégées.
Les jihadistes, qui ciblent le centre-ville visé par des tirs de mortier depuis la nuit, ont réussi à prendre le quartier de Madiq, mais "la police, l'armée et les forces tribales (alliées) sont parvenues à stopper l'attaque", a indiqué un autre responsable.
Un membre du conseil provincial, Azzal al-Fahdawi, a appelé à un "soutien de l'armée de l'air" irakienne ou des avions de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.
La quasi-totalité de la province d'Al-Anbar, qui jouxte aussi l'Arabie saoudite et la Jordanie, est contrôlée par les jihadistes et la prise de Ramadi, son chef-lieu, constituerait une importante victoire.
Une partie d'Al-Anbar était tombée aux mains de l'EI dès janvier et ses combattants ont étendu leur influence dans le nord de l'Irak à la faveur de leur offensive fulgurante lancée en juin, face à une armée en déroute.
- 21 soldats tués en Syrie -
L'armée a ensuite tenté de regagner du terrain avec l'aide de combattants kurdes et chiites et de tribus sunnites ralliées au gouvernement. Depuis août, elle compte également sur le soutien aérien crucial de la coalition internationale.
Ces dernières semaines, elle a enregistré quelques succès avec la reconquête notable de Baïji, plus importante ville reprise à l'EI, et en brisant le siège de la principale raffinerie du pays, toute proche.
Poursuivant ses exactions, l'EI a exécuté en public par balles deux jeunes hommes accusés d'avoir collaboré avec l'armée, dans la province de Kirkouk (nord).
Plus au nord, à Erbil, capitale du Kurdistan, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a rencontré le président de cette région autonome Massoud Barzani dont les forces combattent aussi l'EI, au surlendemain d'un attentat meurtrier revendiqué par les jihadistes.
En Syrie voisine, ravagée par la guerre civile et où l'EI contrôle aussi de vastes régions, au moins 21 soldats et miliciens pro-régime ont été tués dans des combats avec les jihadistes ces 24 dernières heures près du champ gazier de Chaer dans la province de Homs (centre).
L'EI, responsable de viols, rapts, crucifixions et nettoyage ethnique, regroupe des dizaines de milliers de combattants, dont des ressortissants de pays occidentaux, ce qui a accentué les craintes à l'étranger.
Depuis août, il a décapité cinq otages occidentaux enlevés en Syrie et distribué des vidéos de ces exécutions qui ont horrifié la communauté internationale. La dernière, dimanche, montre la tête tranchée d'un Américain et la décapitation simultanée de 18 hommes présentés comme des soldats syriens.
- Identifier les jihadistes français -
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