La banque centrale chinoise a annoncé vendredi une baisse de ses taux d'intérêt, une mesure inédite depuis 2012 qui doit permettre de revigorer la deuxième économie mondiale et qui a galvanisé les marchés mondiaux.
Cette baisse des taux de référence sur les dépôts et les emprunts à un an, respectivement de 0,25 et 0,40 point de pourcentage, sera effective à compter de samedi, a précisé la Banque populaire de Chine (PBOC, banque centrale) sur son site internet.
Il s'agit de la première baisse des taux d'intérêt en Chine depuis juin 2012.
Décidée en réaction au ralentissement de la croissance et aux risques déflationnistes, la mesure verra le taux de dépôt à un an ramené à 2,75% et celui de la rémunération de l?épargne à 5,6%, selon la banque centrale.
La mesure a électrisé les Bourses mondiales, déjà bien disposées après que la Banque centrale européenne eut annoncé être prête à étendre son soutien à l'économie si cela s'avérait nécessaire.
Vers 15H30 GMT, les principaux indices européens étaient largement en hausse et Wall Street progressait.
La décision de la Chine "met en lumière les inquiétudes des autorités concernant l'économie du pays". "C'est également un signal fort car Pékin s'est toujours opposé aux interventions sur les taux pour éviter une bulle" immobilière, a commenté un analyste de Saxo Banque Andrea Tueni.
A Wall Street, les indices new-yorkais "se dirigent vers de nouveaux plus hauts en clôture", grâce aux décisions de la Chine et de la BCE, ont pronostiqué les experts de Charles Schwab.
- Finance de l'ombre -
En Chine, les analystes s'attendaient à ce que les autorités prennent des mesures pour soutenir l'économie, et diverses pistes étaient envisagées. L'annonce vendredi soir de cette baisse des taux n'en constitue pas moins une surprise.
Cette baisse du taux directeur "va surtout bénéficier aux plus grosses entreprises, qui sont typiquement des sociétés d'Etat qui se financent auprès des banques", a commenté Mark Williams, économiste en chef chez Capital Economics.
Selon lui, la baisse ne se traduira donc pas nécessairement par une relance de la croissance, les plus petites entreprises continuant à emprunter chèrement auprès de la "finance de l'ombre".
"Nous estimons que l'impact sur l'économie réelle sera très limité", a confirmé à l'AFP Li-Gang Liu économiste basé à Hong Kong pour la banque australienne ANZ.
"Leur geste s'explique sans doute du fait qu'ils sont sous forte pression pour assouplir davantage la politique monétaire", a-t-il ajouté.
Pour Hu Xingdou, économiste à l'Institut de technologie de Pékin, cette baisse surprise "montre que les conditions économiques de la Chine ne sont pas très bonnes".
Mais "la baisse des taux d'intérêt pourrait favoriser la mobilité et encourager la croissance économique", a-t-il poursuivi.
Sur juillet-septembre 2014, la progression du produit intérieur brut (PIB) chinois s'est établie à 7,3%, son plus bas niveau depuis le premier trimestre 2009, lestée notamment par le ralentissement immobilier.
Nombre d'analystes prévoient pour 2014 une croissance chinoise de 7,3% (contre 7,7% en 2013), soit la plus faible performance du pays depuis près d'un quart de siècle.
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