La police israélienne a déclaré jeudi qu'elle laisserait les jeunes musulmans prier vendredi sur le site extrêmement sensible de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, pour la seconde semaine consécutive, après des mois de restrictions.
Cette décision intervient alors que des violences agitent Jérusalem depuis des semaines, faisant craindre un nouveau soulèvement palestinien.
"Des restrictions à l'entrée des fidèles ne seront pas imposées", a déclaré la porte-parole Louba Samri dans un communiqué, ajoutant cependant que la situation pourrait être réexaminée dans la nuit en cas de nécessité.
Pour la première fois depuis des mois, Israël avait laissé la semaine dernière des dizaines de milliers de musulmans accomplir sans restriction la grande prière du vendredi sur l'esplanade des Mosquées.
L'Etat hébreu interdit régulièrement aux jeunes hommes musulmans l'accès à l'esplanade le vendredi, estimant qu'ils sont les plus à même de se livrer à des violences à l'issue de la prière.
La mesure avait été prise peu après que le secrétaire d'Etat américain John Kerry eut affirmé à Amman que l'Etat hébreu et le royaume jordanien, gardien de l'esplanade des Mosquées, avaient convenu de prendre des mesures pour "faire baisser la tension" à Jérusalem et "rétablir la confiance".
Amman, signataire d'un traité de paix avec Israël, avait haussé le ton il y a quinze jours en rappelant son ambassadeur à Tel-Aviv face à l'intensification des violences à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël et où se trouve l'esplanade des Mosquées, troisième site le plus sacré de l'islam.
Les Palestiniens et les musulmans en général s'inquiètent des revendications de plus en plus pressantes d'une minorité juive extrémiste qui réclame le droit de prier sur l'esplanade. Ils craignent que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne cède à la pression bien qu'il ait répété n'avoir aucune intention de modifier le statu quo.
- Peur dans les deux camps -
La tension autour de l'esplanade s'est accompagnée de violences meurtrières ces dernières semaines à Jérusalem-Est, s'étendant parfois aux villes arabes israéliennes et à la Cisjordanie.
Mardi, deux Palestiniens ont tué cinq personnes dans une synagogue de Jérusalem-Ouest, dont quatre rabbins. Les deux assaillants ont ensuite été abattus par la police, dans l'attaque la plus meurtrière depuis 2008 dans la Ville sainte.
M. Netanyahu a aussitôt averti qu'il répondrait avec "une main de fer" et le lendemain, Israël avait repris la destruction des maisons d'auteurs d'attentat à Jérusalem, une mesure très controversée.
Les services de sécurité ont ainsi fait sauter l'appartement d'Abdelrahmane Shalodi, un Palestinien qui avait tué le 22 octobre un bébé israélo-américain et une jeune femme équatorienne en fonçant avec sa voiture sur un arrêt du tramway à Jérusalem. La police l'avait ensuite abattu.
Les Palestiniens dénonce ce genre de mesures comme une insupportable punition collective mettant à la rue des familles entières.
Selon la police, un Palestinien a avoué jeudi être responsable d'une autre attaque à la voiture bélier, qui a elle eu lieu le 5 novembre en Cisjordanie occupée et au cours de laquelle il avait renversé et blessé trois soldats israéliens en faction devant un camp de réfugiés palestiniens.
Aucune confirmation de source palestinienne ne pouvait être obtenue dans l'immédiat.
Signe de la crainte des attentats au sein de la communauté israélienne, le maire d'Ashkélon, ville de 110.000 habitants sur la Méditerranée, a décidé d'interdire aux ouvriers arabes de travailler dans les écoles maternelles.
Côté arabe, l'heure est aussi à la peur.
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