L'OM se trouvait mercredi au coeur d'une tempête judiciaire, avec le placement en garde à vue de son président Vincent Labrune entendu dans le cadre d'une enquête sur des transferts présumés frauduleux de joueurs, comme deux ex-présidents, Pape Diouf et Jean-Claude Dassier, remis en liberté mercredi soir.
Pape Diouf, qui a dirigé le club olympien de 2005 à 2009, et Jean-Claude Dassier, qui en fut président de 2009 à 2011, ont tous deux été relâchés, le premier à Marseille le second à Nanterre, sans être présentés au juge d'instruction chargé de l'enquête ouverte en 2011. Le juge peut toutefois les convoquer à une date ultérieure.
L'actuel président du club Vincent Labrune était toujours en garde à vue mercredi soir à l'hôtel de police de Marseille, selon une des sources proches du dossier.
Une quinzaine de personnes -membres ou ex-membres de l'encadrement du club ou intermédiaires et agents de joueurs, agents administratifs, avocat - ont été interpellées dans le cadre de cette affaire. Un agent administratif ainsi que l'avocat font partie des personnes relâchées mardi et mercredi.
L'ex-directeur sportif du club José Anigo, désormais recruteur en Afrique pour le club et installé au Maroc, "doit aussi être entendu", expliquaient mardi des sources proches du dossier. "Son audition n'était pas envisagée" à ce stade par la justice, affirmait toutefois Me Emmanuel Molina, l'avocat de M. Anigo, qui se tient "à disposition de la justice".
- Soupçons sur le transfert de Gignac -
Les enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), saisie sur commission rogatoire du juge d'instruction marseillais soupçonnent qu'il y aurait eu, à l'occasion de transferts d'importance, des commissions et rétro-commissions "dans lesquelles des membres du milieu apparaissent".
Une information judiciaires avait été ouverte pour "extorsion de fonds, blanchiment et association de malfaiteurs" en octobre 2011 après un signalement du parquet. Un réquisitoire supplétif, pour abus de biens sociaux, a récemment été ouvert.
Le transfert de l'attaquant André-Pierre Gignac, de Toulouse à Marseille, en 2010, est notamment dans le collimateur des enquêteurs de même que les conditions de transfert de Morgan Amalfitano de Lorient à l?OM en 2011 et de Souleymane Diawara de Bordeaux au club marseillais en 2009.
Des perquisitions ont déjà eu lieu au siège de l'OM voici quelques mois lors desquelles des documents ont été saisis. Mardi, les locaux marseillais de l?agent Jean-Luc Barresi ont été à leur tour perquisitionnés.
Lors de perquisitions au siège du club, en janvier 2013, une source proche d'un autre versant de l'enquête avait avancé que le dossier serait lié à celui sur le racket de boîtes de nuit d'Aix-en-Provence, pour lequel le caïd corse Jacques Mariani avait été condamné en février 2012 à sept ans de prison.
- Théorie du complot -
Selon cette source, les enquêteurs soupçonnaient alors un agent de joueurs, proche de José Anigo, d'avoir perçu des rétro-commissions lors des transferts d'André-Pierre Gignac et de Souleymane Diawara, en faveur de membres influents du milieu régional.
"Les auditions de ce jour s'inscrivent dans un travail d'investigation entamé il y a près de deux ans portant notamment sur les conditions autour d'anciens transferts de joueurs", a commenté mardi l'OM dans un communiqué, assurant que ses dirigeants "n'ont cessé de collaborer avec la justice" depuis lors.
Chez les supporteurs de l'OM, les réactions oscillaient entre fatalisme et théorie du complot, alors que cette affaire intervient au moment où l'OM occupe la première place du championnat.
Mardi une autre affaire a ébranlé le foot français, des soupçons de matches arrangés lors de plusieurs rencontres de L2 du Nîmes Olympique la saison passée. Les investigations se portent sur plusieurs matches suspects dont le Caen-Nîmes du 13 mai. Le résultat de 1-1 avait profité aux deux clubs, Caen s'assurant la montée en Ligue 1 et Nîmes son maintien.
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