Le titre du géant français du nucléaire Areva s'effondrait mercredi matin à la Bourse de Paris après l'abandon d'un de ses objectifs 2014 et la suspension de ses perspectives financières pour les deux années suivantes.
A 09H34 (08H34 GMT), la valeur, qui reprenait sa cotation après avoir été suspendue mardi après-midi, perdait 18,49% à 9,83 euros, alors que l'indice CAC 40 lâchait 0,16%.
Le titre, qui évolue au plus bas depuis juin 2012, est sous pression depuis quelques mois. Il a perdu près de la moitié de sa valeur depuis le 1er janvier. Il avait déjà dégringolé de 20% le 1er août lors de l'annonce de l'abaissement de ses objectifs pour 2014.
Confronté à des difficultés persistantes sur le marché du nucléaire, Areva a annoncé mardi avoir renoncé à un de ses principaux objectifs en 2014, à savoir celui d'un cash flow opérationnel libre "proche de l'équilibre", son indicateur de performance privilégié.
Pour 2015 et 2016, toutes les perspectives financières sont suspendues dans l'attente de leur révision, le groupe prévoyant de présenter de nouvelles perspectives "d'ici à la publication des résultats de l'exercice 2014", prévue le 25 février 2015.
"Les raisons invoquées sont multiples et récurrentes", en particulier " le redémarrage plus lent que prévu des centrales japonaises et "une prudence vis-à-vis du marché international du nucléaire, tant pour les nouvelles constructions de centrales (Hinkley Point, Taishan) que pour le marché du recyclage", relève un courtier parisien dans une note.
"La situation est telle qu'Areva a entamé, en amont du changement de gouvernance, une révision stratégique du modèle économique et de son plan de financement", rappelle le courtier.
Par conséquent, "compte tenu d?un changement qui pourrait s?avérer radical, l?évaluation de la société dans un périmètre à géométrie variable devient un exercice complexe", selon lui.
L'Etat actionnaire a décidé de débarquer le président du conseil de surveillance, Pierre Blayau, peu après le départ pour maladie du président du directoire Luc Oursel.
Il a appelé à la rescousse l'ancien patron du groupe automobile PSA Philippe Varin, qui sera amené à diriger le futur conseil d'administration du groupe une fois acté le changement du mode de gouvernance, tandis que la direction générale devrait être assurée par l'actuel numéro deux Philippe Knoche.
Les annonces pourraient en outre ne pas s'arrêter là selon le magazine Challenges, ce qui est de nature à inquiéter le marché.
Selon le journal, le groupe pourrait annoncer un important avertissement sur résultats tandis que l'Etat envisagerait d'injecter 2 milliards d'euros dans le groupe, parallèlement à "la création d'une société de défaisance () pour loger et externaliser les activités ultra-déficitaires en même temps qu'imprévisibles".
Les analystes chez Société Générale estiment quant à eux que cette annonce d'Areva intervient à un moment "surprenant", à savoir peu après la publication du chiffre d'affaires pour le troisième trimestre le 31 octobre dernier.
Selon eux, compte tenu de la situation actuelle du groupe, "il semble évident qu'Areva va avoir besoin d'une injection de liquidités".
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