Après le Normand Maxime Hauchard, un second Français de 22 ans, originaire du Val-de-Marne en région parisienne, a été identifié parmi les bourreaux du groupe jihadiste Etat islamique.
Ce jeune homme, né à Champigny-sur-Marne, a adopté le nom de guerre d'Abou Othman, a affirmé mercredi à l'AFP une source proche du dossier. Le nom de ce converti était apparu à l'automne 2013, peu après son départ, dans l'enquête sur le démantèlement d'une filière d'envoi de jihadistes vers la Syrie, ayant des ramifications dans la ville voisine de Villiers-sur-Marne.
Il apparaît, selon cette source, dans la vidéo diffusée dimanche par les jihadistes de l'Etat islamique (EI) et mettant en scène la mise à mort par décapitation de 18 prisonniers syriens et de l'otage américain Peter Kassig.
Sollicité, le parquet de Paris a fait état de "fortes présomptions" que cet homme soit le deuxième Français parmi les bourreaux, un suspect évoqué lundi par le procureur François Molins. Le magistrat avait parlé d'un homme de 22 ans parti rejoindre les jihadistes de l'EI en Syrie en août 2013.
François Hollande avait annoncé un peu plus tôt, mercredi, que le second Français apparaissant sur cette vidéo d'exécution était "en voie" d'être "identifié formellement". Le groupe EI cherche à "créer un effet d'horreur" avec ce message: "voyez () de quoi vos éventuels ressortissants seraient capables", a estimé le chef de l'Etat.
- Images choquantes sur les réseaux sociaux -
Selon une source proche du dossier, "Abou Othman" présentait d'après les services spécialisés un profil très inquiétant, notamment en raison d'images choquantes postées sur les réseaux sociaux.
Plusieurs membres de son entourage, originaires également du Val-de-Marne, sont encore dans la région avec lui, a précisé une de ces sources.
Dès lundi, le parquet de Paris avait annoncé qu'un Normand lui aussi âgé de 22 ans et lui aussi converti à l'islam, Maxime Hauchard, apparaissait dans la vidéo de propagande de l'EI. Il avait également rejoint la Syrie en août 2013.
Une enquête a été ouverte pour assassinats en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste, visant ce jeune homme originaire de l'Eure qui dit s'être radicalisé avec des vidéos sur internet, ainsi que le second Français potentiellement impliqué dans les décapitations.
Parmi les 16 autres combattants apparaissant dans la vidéo à visage découvert, aucun n'a jusqu'à présent été formellement identifié. Un journal belge a fait état de la possible implication d'un Belge parti combattre dans les rangs jihadistes en octobre 2012. Mais cette information n'a pas été confirmée par les autorités.
Les images semblent en outre montrer le Britannique surnommé "Jihadi John" par les médias britanniques, qui apparaît masqué avec, à ses pieds, la tête décapitée de Peter Kassig. Cet homme ayant un fort accent de la banlieue de Londres est considéré comme l'assassin présumé de James Foley et Steven Sotloff, les deux journalistes américains décapités depuis mi-août avec les humanitaires britanniques Alan Henning et David Haines.
L'EI, qui comprend des centaines de combattants étrangers, s'est emparé de larges pans de territoire en Syrie et en Irak, où il sème la terreur.
Les services spécialisés sont depuis longtemps convaincus de la participation de Français à des atrocités commises par différents groupes jihadistes, et avaient déjà identifié au moins un cas avant cette dernière vidéo, selon des sources proches du dossier.
Plus de 1.100 Français sont impliqués dans les filières jihadistes et 376 d'entre eux sont actuellement présents en Syrie ou en Irak, selon les autorités. Une quarantaine y ont déjà trouvé la mort.
Les convertis représentent 20% de ces jihadistes qui sont, dans leur écrasante majorité, recrutés sur internet.
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