Le foot français a basculé mardi dans la rubrique judiciaire avec deux affaires distinctes: la garde à vue du président de l'OM Vincent Labrune sur fond de transferts et une vague d'interpellations pour des soupçons de matches truqués en L2 la saison passée.
. Labrune, Dassier et Diouf en garde à vue
Marseille devait fêter le foot mardi soir avec France-Suède en amical au Vélodrome. Mais c'est l'OM qui va faire les gros titres, loin du terrain: le président actuel du club, Vincent Labrune, et d'anciens dirigeants, Jean-Claude Dassier et Pape Diouf, ont été interpellés et placés en garde à vue, à Marseille et Paris. En cause: de possibles "fraudes liées à plusieurs transferts", selon une source proche de l'enquête.
Le bras droit de M. Labrune, Philippe Pérez, figure également au nombre des gardés à vue.
Les enquêteurs estiment avoir "suffisamment d'éléments" pour passer au "crible la gestion présente et passée de l'OM" et des "transferts présumés litigieux", selon des sources proches de l'enquête.
Le transfert de l'attaquant vedette André-Pierre Gignac, de Toulouse à Marseille en 2010, est dans le collimateur des enquêteurs. Des perquisitions ont déjà eu lieu au siège de l'OM il y a quelques mois lors desquelles des documents ont été saisis.
Les enquêteurs s'interrogent sur l'existence d'éventuelles commissions dans le cadre de plusieurs transferts, dont celui de Gignac.
Les gardés à vue vont "devoir s'expliquer de fond en comble", selon une de ces sources.
L'enquête est menée par la sous-direction de la lutte contre le crime organisé et la délinquance financière (SDCOF).
. Nîmes au centre des soupçons de matches truqués
Dans une affaire distincte, une série de perquisitions a été menée mardi matin à Nîmes (L2), Angers (L2), Caen (aujourd'hui en L1) et Dijon (L2). Avec à la clé une dizaine d'interpellations, dont celles de l'actuel président du Nîmes Olympique Jean-Marc Conrad, du président de Caen Jean-François Fortin, et de l'entraîneur de Dijon Olivier Dall'Oglio, qui sont en garde à vue.
L'ex-international français Xavier Gravelaine, devenu dirigeant de Caen, a lui aussi été entendu, sans toutefois être placé en garde à vue. Idem pour le manager du club normand, Patrice Garande.
Au coeur de l'enquête: des matchs de Nîmes, qui "aurait exercé des pressions et proposé des arrangements" afin "d'éviter la rétrogradation" la saison dernière, selon des sources proches du dossier.
La figure centrale du dossier est l'actionnaire principal du Nîmes Olympique, Serge Kasparian, écroué dans l'affaire du cercle de jeux Cadet, à Paris.
En enquêtant sur le cercle, les enquêteurs du Service central des courses et jeux (SCCJ) ont "eu la conviction" que des matchs de foot avaient "été truqués" lors de la dernière saison de Ligue 2, selon des sources proches de l'enquête.
Les faits visent des actes de présumée "corruption active et passive". En clair, les enquêteurs se demandent si Kasparian n'a pas tenté d'arranger des matches pour que Nîmes reste en Ligue 2, ce qui était crucial pour lui au moment où il était en train d'entrer dans le capital du club gardois.
Parmi les matches suspects, un Caen-Nîmes du 13 mai. Le résultat nul (1-1) avait permis à Caen de faire un grand pas vers la montée en Ligue 1 et à Nîmes de quasiment assurer son maintien en L2.
L'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) a souligné que cette rencontre avait généré un montant de paris normal (217.000 euros) et que seuls 10% des parieurs avaient misé sur le nul. Conclusion de l'Arjel: si ce match a été arrangé, ce n'est donc pas en raison de paris truqués.
L'instruction est menée par les juges parisiens Serge Tournaire et Hervé Robert.
. Le fantôme d'OM-VA en 1993
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