Le procès en appel de Tony Meilhon pour le meurtre en 2011 de la jeune Laetitia Perrais, qui devait débuter mardi à Rennes, a été renvoyé, en raison de la "grève totale" des avocats de Nantes.
Le président de la cour d'assises d'appel a ordonné le renvoi du procès à une date ultérieure, notamment demandé par l'avocat de Tony Meilhon, Fathi Benbrahim.
Une "grève totale de toutes les audiences" a été votée lundi par les avocats du barreau de Nantes - où Meilhon avait été jugé en première instance - dans le cadre d'un mouvement national de protestation contre la réforme du ministre de l'Economie Manuel Macron.
A l'issue de son premier procès à Nantes en mai/juin 2013, Tony Meilhon a été condamné à la prison à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans. Une peine assortie d'une possible "rétention de sûreté" s'il était jugé encore dangereux au terme de sa détention.
Avant l'annonce de la suspension du procès, Tony Meilhon, crâne rasé et habillé d'un blouson rouge à bandes blanches et d'un jean, avait déclaré "respecter la décision des avocats qui font grève pour que la justice se fasse dans de bonnes conditions".
S'adressant au président de la cour d'appel Philippe Dary, son avocat s'était dit "contraint de solliciter le renvoi de cette audience, même si je peux mesurer la difficulté que cela représente pour les familles des victimes".
"J'ai décidé de faire grève compte tenu du dépôt du projet de M. Macron qui impacte fortement et gravement notre profession et des décisions des barreaux de Nantes, Saint-Nazaire et Rennes, qui ont décidé de faire la grève des audiences", avait expliqué Me Benbrahim.
Du côté des parties civiles, Cécile de Oliveira, avocate de Jessica Perrais, la s?ur de Lætitia, avait dit respecter la décision de son confrère, tout en la regrettant fortement eu égard à sa cliente.
Elle avait rappelé que cette dernière, fragilisée par la mort de sa s?ur et le fait d'avoir été victime de viols du père de leur famille d'accueil Gilles Patron - condamné en 2014 à huit ans de prison pour ces faits- s'était préparée avec l'aide de psychologues et psychiatre à ce nouveau procès. "Je ne souhaite pas que la voix de Jessica Perrais soit étouffée", avait-elle ajouté.
L'avocat général Stéphane Cantero avait requis du président qu'il rejette cette demande de renvoi, dénonçant "l'instrumentalisation de la justice et de la presse" à la faveur d'un procès aussi médiatique.
Le renvoi du procès constitue un nouveau rebondissement pour cette affaire hors norme qui avait donné lieu, en 2011, à une grève historique des magistrats mis en cause par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, dans le suivi de Tony Meilhon.
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