Serge Lazarevic, dernier otage français détenu dans le monde, apparaît dans une vidéo du groupe islamiste Aqmi, dont l'Elysée a confirmé "l'authenticité" et qui constitue une "preuve de vie attendue" depuis plusieurs mois.
Barbe fournie, bonnet noir, tunique grise: dans cette séquence de moins quatre minutes, Serge Lazarevic est filmé dans l'habitacle d'un pick-up. Il déclare en français être malade et estime que sa vie est en danger.
Il ne donne aucune indication concernant la date à laquelle il a été filmé, mais dans la même vidéo, diffusée lundi par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), apparaît un homme qui se présente, en anglais, comme l'otage néerlandais Sjaak Rijke. Il parle d'un enregistrement du 26 septembre, après son 1.000e jour de détention.
M. Lazarevic, enlevé le 24 novembre 2011, est lui détenu depuis 1090 jours.
L'Elysée a confirmé lundi soir "l'authenticité" de cette vidéo, qui constitue une "preuve de vie récente attendue depuis longtemps".
La fille de l'otage français, Diane Lazarevic, s'est déclarée mardi matin "très choquée" par cette vidéo, "très violente".
"C'est très éprouvant de le voir très amaigri, affaibli. Il dit qu'il est malade. Ce qui peut m'inquiéter, c'est qu'il parle de ses reins. L'eau n'est pas bonne là-bas", a expliqué sur RTL.
La fille de l'otage a exhorté François Hollande à "mettre les bouchées doubles" pour obtenir la libération de son père "le plus vite possible", "pour Noël", espère-t-elle. Elle doit, a-t-elle dit, être reçue "dans les prochains jours" à l?Élysée.
Colosse de 1,98 m et 120 kilos, Serge Lazarevic, 50 ans, qui a la double nationalité française et serbe, avait été enlevé au Mali le 24 novembre 2011, en compagnie de Philippe Verdon qu'il accompagnait en voyage d'affaires. Un groupe d'hommes armés s'était emparé d'eux dans leur hôtel, à Hombori (nord). Philippe Verdon a été retrouvé mort d'une balle dans la tête en juillet 2013.
- "Un roc" -
Aqmi avait présenté les deux otages comme des agents du renseignement français.
Serge Lazarevic avait un moment dirigé une entreprise de sécurité à Paris avant de travailler en tant que chef de chantier.
"Pourquoi cette vidéo?", s'est interrogé le président Français Hollande, informé de ce développement dans l'avion qui le conduisait mardi de Nouvelle-Calédonie à Sydney (Australie), dans le cadre de sa tournée dans le Pacifique. "Est-ce pour participer à cette espèce de montée dans l'extrême horreur, comme en Syrie? Ou veulent-ils rappeler qu'ils détiennent ces deux personnes pour souligner leur valeur?", a poursuivi le chef de l'Etat.
Le président a confirmé que jusqu'à la diffusion de cet enregistrement, les dernières preuves de vie de Serge Lazarevic remontaient "au printemps".
Serge Lazarevic était alors apparu dans une vidéo diffusée le 3 juin par une chaîne basée à Dubaï, donnant la date du 13 mai 2014. Flanqué de deux hommes encagoulés, il avait exhorté le président Hollande à ?uvrer à sa libération. L'otage saluait sa famille et ses proches.
Diane Lazarevic s'était alors dite "rassurée" par ces images de son père, qui "a toujours été un roc", avait-t-elle souligné.
Cette vidéo a été diffusée juste après une autre, réalisée par le groupe Etat islamique qui a annoncé la décapitation de l'otage américain Peter Kassig et de 18 soldats syriens. Un Français de 22 ans, soupçonné d'avoir participé à la décapitation d'otages par le groupe EI, apparaît sur cette vidéo.
Depuis l'aéroport de Nouméa, M. Hollande a jugé qu'il s'agissait de "créer un effet d'horreur".
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