Plusieurs soutiens de Nicolas Sarkozy, dont Nathalie Kosciusko-Morizet, se sont démarqués lundi de leur leader en s'opposant à son intention de procéder à "l'abrogation" de la loi Taubira, mot lâché samedi sous la pression des opposants.
M. Sarkozy s'est finalement prononcé pour "l'abrogation" de la loi sur le mariage homosexuel après avoir été chahuté pour avoir évoqué une simple "réécriture", samedi à Paris, lors d'un meeting de l'association Sens commun.
"Je ne suis pas du tout d'accord avec cette orientation". "Je crois que l'abrogation de la loi Taubira n'est ni souhaitable, ni possible", a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet.
L'ancienne porte-parole de M. Sarkozy, qui s'était abstenue sur ce texte, a évoqué la jurisprudence "constante" du Conseil constitutionnel et dit rencontrer "beaucoup de Français () qui disent: +on ne va pas rouvrir cette plaie-là, il y a d'autres urgences+".
Le sénateur UMP des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi, qui s'était lui aussi abstenu sur ce projet de loi, ne souhaite pas non plus son abrogation. "Faisons un texte pour interdire complètement la GPA, la PMA, pour revoir l'ensemble de la filiation et de l'adoption mais ne commençons pas à dire +abrogation+ de la loi", a poursuivi M. Karoutchi qui estime que revenir sur le mariage homosexuel serait "difficile et à (son) sens inconstitutionnel", a-t-il déclaré sur France Bleu.
Autre fervent soutien de Nicolas Sarkozy, l'eurodéputée Nadine Morano a ce week-end jugé sur Twitter que "les Français attend(aient) d'autres priorités que la réécriture de la loi Taubira" et que "le nouveau président de l'UMP devra faire voter sur ce sujet". Le député-maire de Nice Christian Estrosi a tenu à rappeler à l'AFP ses déclarations antérieures sur le sujet: le mariage homosexuel est "une avancée" et "je fais partie de ceux qui disent que nous ne reviendrons pas sur le mariage pour tous", a-t-il dit.
Les concurrents de M. Sarkozy pour la présidence de l'UMP ont oscillé entre ironie et désaccord. Hervé Mariton, partisan d'une abrogation de la loi, s'est félicité d'avoir "amené à bouger" l'ancien chef de l'Etat mais a vu "une certaine confusion" dans ses déclarations.
Le député de la Drôme a également critiqué la forme des déclarations de son concurrent: "quand Nicolas Sarkozy dit +vous pouvez entendre abrogation si ça vous fait plaisir, ça ne coûte pas cher+, je trouve que ce n'est pas une manière très heureuse et très honorable de répondre à un public certes exigeant, mais plein de conviction".
Le député Thierry Solère, soutien de Bruno Le Maire qui a redit son opposition à l'abrogation, a quant à lui évoqué une "maladresse". M. Sarkozy "s'est sûrement laissé un peu déporter par la salle qui hurlait +abrogation, abrogation+", a-t-il estimé sur France Inter.
Dimanche, M. Le Maire avait plaidé le "courage" des "convictions". Le député de l'Eure, qui s'était lui aussi abstenu lors du vote de la loi Taubira, a appelé à ne pas "traiter les Français comme des clientèles".
Le porte-parole de M. Sarkozy, Gérald Darmanin, a défendu sur RMC et BFMTV sa "position extrêmement courageuse": "Oui à une union homosexuelle, non à un mariage qui ouvre droit à la filiation et à l'adoption".
"La loi Taubira sera abrogée et, en quelque sorte, réécrite profondément", a-t-il dit, jugeant normal que "Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez (favorable, lui, à l'abrogation) donnent leur avis. A la fin, les militants voteront".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.