Les éditorialistes dénoncent lundi "l'opportunisme et l?électoralisme" de Nicolas Sarkozy pour lequel "le strapontin de l?UMP vaut bien une +abrogation+", après le revirement de l'ex-président sur la loi Taubira sur le mariage homosexuel.
"Toutes les voix sont donc bonnes à prendre, semble répondre l?ancien président, y compris celles de la Manif pour tous, alors que l?opinion se rallie pourtant au mariage homosexuel", constate Cécile Cornudet dans Les Echos.
Dans L'Opinion, Rémi Godeau fait chorus : "sur la défensive, l?ancien président donne l?impression de verser dans l?électoralisme de circonstance, au risque de mécontenter tout le monde, de brouiller son image".
Notant que Nicolas Sarkozy s'est prononcé pour l'abrogation de la loi Taubira "avec une parfaite désinvolture", Daniel Muraz du Courrier Picard estime que cela "confirme s?il était besoin l?opportunisme et l?électoralisme de l?ex-président."
"Si pour Henri IV (prêt à se convertir au catholicisme pour occuper le trône de France) +Paris valait bien une messe+, le strapontin de l?UMP vaut bien une +abrogation+", ironise-t-il.
"Le candidat à la présidence de l?UMP souhaite, par pur clientélisme, instaurer deux mariages distincts?: celui de Monsieur et Madame tout le monde, et celui de Monsieur et Monsieur ou Madame et Madame", s'agace Baptiste Laureau dans Paris-Normandie. Et de rappeler qu'en "2012, 58?% de Français étaient favorables au mariage homosexuel?; aujourd?hui, ils sont plus des deux tiers. La France évolue, les Français évoluent, mais pas Nicolas Sarkozy", assène-t-il.
Dans Le Midi Libre, Philippe Palat décrit un "Sarkozy, man?uvrier à souhait." Et de s'interroger: "après la clivante affaire Bygmalion, on peut se demander si la grande famille UMP saura se recomposer en vue d?une victoire en 2017. Tant la question du Mariage pour Tous reste, chez elle, source de brouilles et de divorces"
Jugeant que "Nicolas Sarkozy laisse planer un grand flou sur ses convictions réelles", Jean-Louis Hervois (La Charente Libre) retient "au final qu?il veut être président, de l?UMP dans quinze jours, de la République dans trois ans. Or ce double combat l?amène sans cesse à sauter à cloche-pied d?un point de vue à l?autre sans convaincre personne. Ses propres ennemis s?y perdent", conclut-il.
"Nicolas Sarkozy prend la décision de diviser pour régner, peut-être, en 2017", regrette Raymond Couraud dans L?Alsace.
De son côté, Jean-Michel Helvig (La République des Pyrénées) est sidéré par "la légèreté avec laquelle il s'est engagé sur cette voie", et comprend mieux "pourquoi Nicolas Sarkozy voudrait faire des référendums sur tout et n'importe quoi. Une façon de laisser trancher par d'autres ce qui l'embarrasse. Pour quelqu'un qui prétend incarner l'autorité présidentielle rétablie et une vision de l'avenir retrouvée, ça s'annonce mal", persifle-t-il.
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