L'évacuation des débris du Boeing de Malaysia Airlines, abattu en juillet au-dessus de l'est de l'Ukraine, a débuté dimanche, quatre mois après la tragédie qui avait fait 298 morts et dans laquelle les Occidentaux voient la main de Moscou.
Des employés de la république autoproclamée de Donetsk ont d'abord entrepris de découper l'épave à la scie métallique près du village de Grabové, dans une zone tenue par les séparatistes, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Puis, les premiers tronçons ont été levés par un camion-grue orange pour être placés dans la remorque d'un poids lourd blanc.
"Nous espérons finir en 10 jours", a dit un responsable des autorités séparatistes en présence de nombreux journalistes.
"Nous commençons par les plus gros morceaux et nous poursuivrons avec les plus petits", a-t-il ajouté.
Les débris doivent être évacués vers les Pays-Bas pour être examinés par le Bureau d'enquête pour la sécurité (OVV), chargé de l'enquête sur les causes de la tragédie. Pour ce faire, les spécialistes souhaitent reconstituer une partie de l'appareil.
L'Ukraine et les Occidentaux affirment que l'appareil a été abattu par un missile sol-air fourni aux séparatistes prorusses par la Russie, ce qui a conduit à un durcissement des sanctions occidentales à son encontre. Moscou a pour sa part démenti et pointé du doigt les troupes ukrainiennes.
Dans un premier rapport publié le 9 septembre, l'OVV a estimé que le Boeing avait été perforé en vol par des "projectiles à haute énergie", sans aller jusqu'à confirmer la théorie du missile. Un rapport final est attendu pour l'été 2015.
- Reste humains enlevés -
L'évacuation des débris a été longtemps retardée, notamment en raison de l'insécurité dans une région où les violences entre troupes loyalistes et séparatistes sont fréquentes malgré une trêve signée par les deux camps le 5 septembre mais très mal respectée.
Les combats habituellement entendus à une quinzaine de kilomètres du site avaient cependant cessé dimanche matin, a rapporté le journaliste de l'AFP.
Les opérations d'évacuation étaient effectuées dans le brouillard et un froid glacial par une quinzaine d'employés du ministère des Situations d'urgence des autorités séparatistes, sous la supervision d'experts néerlandais en gilets pare-balles et vestes jaunes fluo et d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en manteaux bleus et casques blancs.
Le sol, encore gelé à cette heure matinale, était jonché de débris: morceaux de carlingue, un siège violet, un morceau de moteur étaient notamment visibles dans la zone quadrillée par des séparatistes armés de Kalachnikov.
"Nous ne savons pas encore si tous les débris de la carcasse seront emmenés aux Pays-Bas", a déclaré Wim van der Weegen, un porte-parole de l'OVV, à l'AFP à La Haye.
"Il faut bien se rendre compte que la zone de recherche est très grande. Nous avons une liste qui recense les morceaux les plus importants dans l'intérêt de l'enquête et ce sont ces morceaux qui ont la priorité", a-t-il ajouté, sans vouloir s'étendre sur leur nature.
De nombreux restes humains et effets personnels des victimes ont déjà été collectés sur place dans le passé. Jusqu'à présent, les restes de 289 victimes ont été identifiés et le ministre néerlandais des Affaires étrangères Bert Koenders a prévenu que les restes des neuf autres personnes pourraient ne jamais être retrouvés.
"Si des restes humains sont trouvés lors des opérations, ils seront bien entendu aussi emmenés", a précisé M. van der Weegen dimanche.
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