Le XV de France s'est enfin donné une bonne raison de sourire en s'offrant une victoire pleine d'allant et de générosité, à défaut d'être parfaite, contre l'Australie (29-26), samedi au Stade de France pour son deuxième test d'automne.
La promesse formulée lors du large succès face aux Fidji samedi dernier (40-15) a donc été tenue. Le XV de France a enchaîné une deuxième victoire de rang. Anodin ? Pas vraiment, puisque cela ne lui était arrivé qu'une fois au cours de ces deux dernières années, début 2014 contre l'Angleterre et l'Italie.
Un petit élan est né donc, fragile et qu'il faut encore entretenir samedi prochain face à l'Argentine, en clôture d'une tournée d'automne qui n'est plus très loin d'être réussie.
Certes l'encadrement du XV de France a pu amèrement constater par le passé que les espoirs de l'automne peuvent être rapidement balayés comme des feuilles mortes. On se souvient de ce qu'il est advenu des tests de novembre 2012, marqués par une large victoire contre les Wallabies (33-6).
Mais franchement, il serait injuste que le XV de France boude son plaisir, cinq mois après s'être incliné trois fois "down under" lors d'une tournée cauchemardesque et qui avait donné matière à réflexion à l'encadrement quant à l'investissement de ses troupes.
Cette fois, c'est avec une farouche envie d'avancer sur tous les impacts que les Bleus ont joué et le contraste est saisissant avec ce pitoyable test perdu à Sydney (39-13) il y a quelques mois encore.
Rarement sous l'ère Saint-André a-t-on vu un XV de France aussi volontaire, à l'image de cette flopée de plaquages offensifs qui a nourri les Bleus en ballon de récupération. Remarquable face à la troisième nation mondiale, même si les Wallabies arrivent en fin de saison et sont forcément émoussés.
Les hommes de Michael Cheika ont d'ailleurs traversé l'essentiel de la partie comme des ombres. Maladroits ballon en main, ils ont été considérablement gênés par la défense resserrée et agressive des Bleus.
Leur conquête en mode aléatoire ne leur a pas permis de lancer parfaitement leur jeu et on les a vus souvent balayer la ligne d'avantage de manière désorganisée. Même la comète Israel Folau n'a guère brillé.
En retour, les Bleus ont été gourmands d'espaces et de jeu quand ils ont eu le ballon, en se montrant aussi généreux que prodigues.
Car on l'a compris, il y eut aussi beaucoup de déchets dans cette partie, à l'image de ce qu'a produit l'ouvreur Camille Lopez, capable de fulgurances mais aussi d'absences, comme sur ces deux renvois propulsés directement en touche.
- Le festival de Teddy Thomas -
Mais au final, on retiendra l'ardeur de ces quinze premières minutes disputées à 100 à l'heure et récompensées par un essai du demi de mêlée Sébastien Tillous-Borde (7e) derrière une bonne mêlée.
Maître du terrain et du ballon à ce moment-là, les Français ont ensuite dû se retrancher dans leur positions, procédant en contres. A ce petit jeu, Teddy Thomas s'est encore distingué, une semaine après avoir inscrit un triplé pour sa première sélection.
Naviguant sur son aile face à une défense australienne sur les talons, il effaçait six adversaires dont le demi de mêlée Nick Phipps sur un magnifique cadrage-débordement pour s'écrouler sous les poteaux.
Malgré ces deux essais, les Français ne parvenaient pas à se mettre à l'abri, poussant leur engagement parfois au-delà des limites permises. Face aux poteaux, l'ouvreur australien Bernard Foley alimentait le score. Un essai de l'ailier Adam Ashley-Cooper après un ballon porté permettait même aux Wallabies de n'accuser qu'un point de retard à la pause (17-16).
Remontés, les Français attaquaient parfaitement la seconde période en ajoutant deux pénalités par Camille Lopez. Ils prenaient dix points d'avance à moins de dix minutes de la fin (29-19, 71e) dans un match sous contrôle. Du moins le croyaient-ils.
Car les Wallabies ont accéléré dans la dernière ligne droite, ponctuée d'un essai de Rob Simmons. A 14 contre 15 après un carton jaune à Rémi Tales, le XV de France n'a pas flanché en dépit de sacrées sueurs froids. Enfin tenait-il ce succès tant convoité face à une nation majeure.
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