Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris à l'appel du collectif "Alternative A l'Austérité" (3A), composé de partis de la gauche de la gauche, de syndicats et d'associations, pour "dire non à la politique d'austérité du gouvernement Valls".
Le collectif 3A organisait également une trentaine de manifestations dans plusieurs villes de province, dont Toulouse, Bordeaux ou Strasbourg "contre le budget d'austérité inefficace", qui doit être voté mardi à l'Assemblée, et la "répression accrue des mouvements sociaux, écologiques et citoyens", suite à la mort de Rémi Fraisse à Sivens (Tarn).
Dans la capitale, le défilé entre la Place Denfert-Rochereau et l'Assemblée nationale a réuni entre 7.500, selon la Préfecture de police, et 30.000 personnes, selon le collectif. Au total, "100.000 personnes" étaient dans la rue en France, a affirmé le collectif.
A Toulouse, plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi derrière la banderole "Imposons un nouveau partage des richesses". Les manifestants étaient "2.600", selon le décompte de la police, "5.000 à 6.000", selon la CGT. A Strasbourg, ils étaient 200, selon les organisateurs, et 300 à Bordeaux.
Dans le cortège parisien, flottaient côte à côte les drapeaux du PG, du PCF ou du NPA. On apercevait les autocollants et pancartes de Nouvelle Donne, Ensemble, Gauche unitaire ou encore EELV. Des responsables d?associations féministes, de lutte contre le chômage, des syndicalistes de la CGT, Solidaires, FO, ou FSU étaient aussi présents, soit "une centaine d'organisations mobilisées", selon Eric Coquerel, coordinateur du parti de Gauche.
"C'est la plus grande diversité politique syndicale et associative depuis l'élection de François Hollande, de ce côté de l'échiquier politique", s'est-il félicité.
"A ceux qui veulent nous vendre à la finance, le peuple répond +résistance !+", scandaient les manifestants en tête de cortège, aux côtés de nombreux élus, dont Jean-Luc Mélenchon (PG), Marie-George Buffet (PCF), Olivier Besancenot (NPA), Isabelle Attard (Nouvelle Donne), Clémentine Autain (Ensemble) ou Liem Hoang-Ngoc, ex-député européen PS représentant les "socialistes affligés".
- Besancenot veut 'une explosion sociale' -
"François Hollande doit comprendre qu'il n'est pas notre roi, il est juste notre élu", a lancé Jean-Luc Mélenchon (PG) devant la presse.
"On ne l'a pas élu pour ça !", a-t-il poursuivi. "On ne l'a pas élu pour couper dans les dépenses publiques, couvrir des bavures policières, mépriser la vie des gens ordinaires et prétendre que c'est du courage, que de les amputer de ce qu'ils ont besoin tous les jours", a-t-il fustigé, ajoutant: "Ca suffit!".
Pour Olivier Besancenot (NPA), le budget 2015, "c'est une facture, douloureuse, présentée à des millions de personnes, pour payer un cadeau qui a été fait au patronat, qui est le pacte de responsabilité. Ce cadeau, on le paie avec des suppressions d'emploi, notamment dans le service public", a-t-il dit.
"On ne lâchera pas l'affaire", a assuré M. Besancenot, qui espère une "explosion sociale d'envergure" dans les semaines à venir. "Aujourd'hui à chaque contestation, il y a la possibilité d'une petite étincelle qui met le feu aux poudres et le gouvernement craint ça. On est là pour lui dire qu'il a bien raison de le craindre", a-t-il dit.
"Cette manifestation, c'est un point de départ pour nous", a expliqué Pierre Laurent (PCF). "Je n'attends pas du gouvernement actuel qu'il change de politique, je vois bien qu'il persiste contre la volonté de ses électeurs. Je crois à la force rassemblée du peuple pour exiger ce changement de gouvernement".
Michèle Kaufer (CGT) a elle aussi jugé que "la solution pour peser sur les députés socialistes et l'ensemble des décideurs, c'est le mouvement social qui va le créer". "La réponse, elle est dans la rue", a-t-elle dit.
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