Les présidents russe et français Vladimir Poutine et François Hollande n'ont évoqué à aucun moment samedi la question brûlante du Mistral lors d'une rencontre bilatérale en marge du G20 de Brisbane, a-t-on appris auprès de la délégation française.
"Le Mistral n'a été évoqué par aucune des deux parties", a-t-on déclaré de même source à l'issue de cet entretien d'une "bonne heure", organisé dans l'hôtel du président russe en marge du G20 et qui a porté "à 95% sur l'Ukraine".
"Le Mistral n'a pas été évoqué parce que les deux parties estimaient que ce n'était pas le sujet du jour", a-t-on insisté de même source, laissant entendre que la "stratégie" de la France était de ne pas abattre ses cartes.
Les deux dirigeants "ont jugé que ce n'était pas le moment, que ce n'était pas leur rôle à ce moment-là et dans le type d'échanges qu'ils ont eu d'évoquer ce sujet-là" sans que cela "ne soit convenu avant", a-t-on encore avancé dans l'entourage du président français.
Une source russe "haut placée", citée par l'agence russe Ria Novosti, avait déclaré vendredi que la France avait jusqu'à fin novembre pour livrer un premier navire de guerre Mistral à la Russie, sauf à s'exposer à de "sérieuses" demandes de compensation.
Alors que les dirigeants français et russe ont échangé une poignée de main glaciale en présence de la presse qui a pu assister à leurs premiers échanges, l'entourage de François Hollande a évoqué une "atmosphère studieuse et attentive".
Ils ont procédé à un "échange approfondi sur l'Ukraine avec des "questions très claires" posées par le chef de l'Etat français sur le cessez-le-feu ou la ligne de démarcation et des "réponses très précises" de son homologue russe qui ont "permis des clarifications" même si elles ne sont "pas toujours convaincantes", a-t-on poursuivi.
En présence de la presse au début de l'entretien, Vladimir Poutine a appelé son homologue français à "minimiser les risques et les conséquences négatives" des tensions internationales sur les relations entre leurs deux pays.
En réponse, le président français s'est dit "toujours prêt à poursuivre cette relation mais à une condition, c'est que ça puisse déboucher", évoquant la crise ukrainienne et les efforts déployés avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président ukrainien Petro Porochenko pour la résoudre.
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