Auteur d'une prestation indigne de son rang et menée durant plus de 70 minutes, l'équipe de France a sauvé l'honneur en décrochant le nul contre l'Albanie grâce à Antoine Griezmann (1-1), vendredi à Rennes, s'évitant un premier accroc sur la route de l'Euro-2016.
Que ce fut compliqué pour les Bleus, finalement libérés à la suite d'un énorme déboulé de Griezmann suivi d'une frappe à ras de terre (72e). L'attaquant de l'Atletico Madrid, qui a répondu à une tête de Mergim Mavraj (40e), a ainsi empêché ses coéquipiers de connaître leur deuxième défaite de l'année et surtout une énorme contre-performance face à une formation pointant seulement à la 48e place du classement Fifa.
Il fallait remonter au 4 juillet et ce quart de finale du Mondial-2014 perdu contre les futurs champions du monde allemands (1-0) pour trouver trace d'un revers des Français. C'est dire si l'égalisation de Griezmann change le paysage et permet aux Bleus de ne pas quitter la Bretagne la tête basse avant de boucler 2014 face à la Suède de Zlatan Ibrahimovic. Mais cette soirée ne restera vraiment pas dans les annales de l'ère Deschamps.
La France a certes abordé la rencontre avec une défense décimée. Mais était-ce une raison suffisante pour expliquer ce spectacle désolant? Les Bleus ont en tout cas effectué leur plus mauvaise première période depuis un bon bout de temps avant de se reprendre quelque peu après la pause.
Apathiques derrière, sans imagination en attaque et abandonnés par leurs leaders techniques à l'image d'un Pogba hors sujet et guère souverain sur le but encaissé, ils n'ont quasiment jamais été dangereux avant de se faire cueillir assez logiquement par le coup de tête imparable de Mavraj. L'addition aurait même pu être plus lourde sur un petit cafouillage causé par un tir d'Ermir Lenjani (52e) ou un missile d'Elseid Hysaj (67e).
- Soirée cruelle pour Lacazette -
Le choix de Didier Deschamps d'aligner deux attaquants et d'associer Alexandre Lacazette à Karim Benzema pour faire sauter le verrou albanais a été totalement inopérant. Le sélectionneur l'avait lui-même déclaré jeudi: multiplier les avant-centres n'est pas forcément gage d'un festival offensif. Les Albanais, rompus dans l'art de faire déjouer leurs adversaires, l'ont démontré en empêchant les Bleus de se procurer des occasions dignes de ce nom.
La soirée a été particulièrement cruelle pour Lacazette. Le meilleur buteur de Ligue 1 (11 réalisations) devait essayer de se relancer en sélection après trois apparitions quelconques et tenter de rebattre les cartes derrière l'intouchable Benzema. Le Lyonnais n'a jamais été dangereux même si, à sa décharge, il a rarement été servi dans de bonnes conditions. Du pain bénit pour ses concurrents en attaque, André-Pierre Gignac, entré à la 69e minute, et les deux absents sur blessure, Olivier Giroud et Loïc Rémy.
Benzema n'a pas non plus brillé, manquant une énorme occasion de la tête, seul au second poteau au moment où le score était encore de 0 à 0 (32e). Alors qu'il marche sur l'eau avec le Real Madrid, l'ancien Lyonnais n'a pas réussi ce geste décisif qui aurait peut-être changé la face de la rencontre.
Aux carences en attaque s'est ajoutée une fébrilité inhabituelle en défense où, hormis Raphaël Varane, personne n'est parvenu à sortir du lot. Au vu du sa prestation à Rennes, le Romain Mapou Yanga Mbiwa ne risque pas d'avoir une deuxième chance de si tôt, à moins qu'Eliaquim Mangala ou Loïc Perrin ne soient pas rétablis mardi. Mais une fois les cadres remis sur pied, on ne devrait plus le revoir sous le maillot bleu.
Le constat n'est pas plus reluisant pour les deux latéraux Christophe Jallet et Lucas Digne, qui ont encore montré leur grosses limites sur le plan international. Bref, pas de quoi fanfaronner pour les Français, qui ont tout de même réussi l'essentiel, à savoir rester invaincus depuis la Coupe du monde. A eux de ne pas buter sur l'ultime obstacle de l'année, mardi, avec le grand "Ibra" en épouvantail.
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