Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, affaibli par la maladie depuis un AVC en 2013 et dont l'état de santé fait l'objet de rumeurs récurrentes, a été hospitalisé en France, près de sept mois après sa réélection pour un 4e quinquennat.
Son hospitalisation à Grenoble (est de la France) a été confirmée par une source gouvernementale française qui n'en a pas précisé le motif. Contactée par l'AFP, la clinique n'a rien voulu dire de son état de santé.
M. Bouteflika avait été soigné durant près de trois mois l'année dernière à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris, à la suite de son AVC.
Interrogée sur son hospitalisation à Grenoble, la présidence algérienne ne l'a pas confirmée, se bornant à indiquer qu'un communiqué serait publié dans la soirée.
En fin de matinée, l'agence de presse algérienne APS avait fait état d'un message, lu ensuite au journal télévisé de 19H00 (18H00 GMT), adressé par M. Bouteflika au président palestinien Mahmoud Abbas à l'occasion du 26e anniversaire de la proclamation de l'Etat de Palestine.
Selon le quotidien régional français Le Dauphiné Libéré, M. Bouteflika est hospitalisé dans un service de cardiologie et maladie vasculaire de la clinique Alembert, un établissement privé. Tout un étage de la clinique lui serait réservé pour des raisons de sécurité.
Une source policière a assuré que le président algérien serait arrivé discrètement jeudi à Grenoble, par avion. Les abords de la clinique ont été protégés par la police vendredi après-midi.
Quelque 35 CRS étaient postés devant les entrées principales et filtraient les entrées, ainsi que l?approche de la clinique depuis la rue où un barrage est installé.
La clinique est composée de deux bâtiments. Le chef de l'Etat algérien serait dans le principal, d'après le service d'ordre, car l'autre n'est pas sécurisé.
- Rares apparitions publiques -
Depuis le début de son 4e mandat fin avril dernier, le président Bouteflika n'a fait que de rares apparitions publiques, alimentant les rumeurs sur son réel état de santé.
Le 1er novembre, il avait effectué une visite au cimetière d'El Alia, dans la banlieue-est d'Alger, pour se recueillir sur les tombes de "martyrs" de la guerre d'indépendance à l'occasion des 60 ans de cette insurrection, dont il est un vétéran.
Selon des images diffusées par la télévision algérienne, il était arrivé en fauteuil roulant au cimetière où sont inhumés les plus grandes figures de la guerre d'indépendance.
Si ses sorties sont parcimonieuses, ses apparitions à la télévision le sont moins. On le montre recevant ses invités - chefs d'Etat et ministres étrangers, ambassadeurs, membres du gouvernement algérien - dans une résidence à Zéralda, station balnéaire à l'ouest d'Alger, qui semble être devenue son bureau.
Le dernier hôte a été reçu mercredi. Il s'agit du ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Rafael Ramirez, avec lequel il a parlé des prix du pétrole.
Lundi, il avait reçu le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et son collègue de l'Economie, Emmanuel Macron, partis en Algérie pour assister à l'inauguration d'une usine Renault.
Juste avant ces rendez-vous, M. Bouteflika a reçu une quinzaine d'ambassadeurs venus lui présenter leurs lettres de créances. "Il est apparu très lucide et très informé des dossiers", a confié l'un d'entre eux.
A chacune de ces apparitions, M. Bouteflika affiche des difficultés d'élocution, s'exprimant d'une voix faible. "Rani (je vais) beaucoup mieux", avait-il assuré début octobre au diplomate Lakhdar Brahimi après des rumeurs alarmantes sur son état de santé.
La résidence de Zéralda où il reçoit est "entièrement aménagée, avec de vastes couloirs et de larges ascenseurs permettant au patient de se déplacer en chaise roulante", a confié à l'AFP un photographe qui a pu s'y rendre.
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