Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est dit vendredi "fier" d'avoir "contribué" à l'émergence de la "vérité" sur la mort de Rémi Fraisse et que la justice ait pu avancer beaucoup plus vite que dans l'affaire Karachi.
"Nous attendons ici depuis 12 ans la vérité sur l'affaire Karachi. En 48 heures, nous savions les raisons de la mort de Rémi Fraisse. Et j'en suis fier parce que j'aurai contribué par mon comportement à faire en sorte que cette vérité soit possible", a déclaré le ministre en déplacement à Cherbourg, son fief électoral.
Lorsqu'il était député, M. Cazeneuve s'était distingué par sa pugnacité comme rapporteur de la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi. Celui ci avait fait 15 morts dont neuf employés de DCNS Cherbourg en 2002. Dans cette affaire tentaculaire, plusieurs juges enquêtent notamment sur un éventuel financement occulte de la campagne présidentielle d'Édouard Balladur en 1995 via des rétrocommissions sur des contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie saoudite, et sur des faits d'entrave à la manifestation de la vérité.
Concernant la mort de Rémi Fraisse tué le 26 octobre par une grenade offensive sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn), "à partir du moment où cet événement m'est révélé, j'estime que je n'ai qu'un seul et unique devoir, celui de faire en sorte que la justice ait tout en main et qu'aucune déclaration de ma part ne vienne perturber son cours. C'est ce que j'ai fait. C'est aujourd'hui ce que l'on me reproche. C?est-à-dire de ne pas avoir parlé parce que ma responsabilité était en cause et qu'il fallait que la justice ne voit sur elle s'exercer aucune pression pour qu'elle puisse dire la vérité", a ajouté l'ancien député-maire de Cherbourg.
Des PV d'audition des gendarmes témoins du drame, rendus publics mercredi par Le Monde et Mediapart, ont relancé des accusations sur une volonté supposée des autorités de dissimuler les causes de la mort du jeune homme.
Soulignant que ce décès était une "épreuve personnelle" pour lui "qui n'est rien à côté (de celle) des parents et des proches de Rémi Fraisse", le ministre a par ailleurs estimé que, dans notre société "où il y a trop de violence", celle-ci est aussi "à l'égard des forces de l'ordre, à l'égard des sapeurs-pompiers". "Je la vois cette violence monter"", a-t-il dit, ajoutant que policiers et gendarmes "doivent être respectés pour la difficulté du travail qu'ils font parce que ces agressions, ils les subissent aussi tous les jours".
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